C’était il y a deux ans presque jour pour jour, je me suis rendu à l’événement Converse Avant Poste au Café Charbon de Paris où Balinger s’apprêtait à donner son premier concert. Le quatuor parisien envoûtait son public avec des compositions pop-rock flamboyantes, mélodiques et envoûtantes. Etant finalistes à deux reprises au Ricard SA Live Music (en 2013 et en 2015), ils avaient déjà fait parler d’eux avec un premier EP éponyme en 2012 aux saveurs folk. Cette année, ils présentent leur premier album Let Go, à mille lieues de leurs compositions acoustiques et mélancoliques des débuts.
C’est à se demander si la scène leur a fait réveiller la fougue en eux car sur Let Go, Balinger décide de dévoiler leur facette plus rock et plus incendiaire. Et ils attaquent d’office avec le premier titre éponyme notable pour la voix puissante de Jim Rosenberg et ses riffs explosifs qui augmentent d’intensité vers la fin du morceau. Les franciliens frôlent de très près les sonorités punk-rock sur le bien nommé « Fire Burning » ou encore « Evolve » tandis que « Reborn Again » allie parfaitement urgence et émotion avec toute la puissance vocale de Rosenberg qui extériorise tous ses maux.
A côté de ces titres électriques et noisy à forte inspiration Sonic Youth, Nirvana et Radiohead période The Bends comme « Voices » et « Save Me » viennent tout de même quelques moments de douceur avec le poignant « Before I Go ». Je le dis et je le reledis (pardon pour la référence), la voix de Jim Rosenberg est le principal atout de Balinger même si il devient incontrôlable par moments, notamment sur « All Alone » et son final noisy où il hurle à tue-tête des « GUESS MY SOUUUUUUUUUOOOUUUOOOOOOOOOHHHHH ! » Et mention spéciale au dernier titre de l’opus: « Ghost », sublime ballade piano-voix qui survient après une tempête qui aura duré plus d’une demie-heure. Un peu de sérénité et de mélancolie pour Let Go ne fait pas de mal après tout.
Sans trahir ses origines musicales, Let Go est un premier album électrique mais bien maîtrisé et calibré ravira aussi bien les nostalgiques du revival rock des années 90 que les aficionados des débuts qui auront vu mûrir Balinger. Le quatuor francilien a beau privilégier les émotions que son univers musical mais c’est ce qui le rend attachant malgré tout.
Note: 7.5/10