Ça va faire maintenant 2 ans qu’Eagulls avait fait une entrée fracassante avec son premier album éponyme. Le quintet de Leeds a mis tout le monde d’accord pour son mélange de shoegaze, de post-punk et de grunge tonitruant et enragé comme il se doit. Cette année, ils retentent un nouvel exploit avec un second album intitulé Ullages.
Plus qu’un anagramme du groupe, Ullages fait référence à « l’espace laissé vide au-dessus d’un liquide contenu au sein d’un récipient ». Soit. Mais Ullages marque aussi un tournant musical pour le quintet de Leeds en délaissant leur rage post-adolescence pour une musique plus sage et éthérée. Le premier titre de transition « Heads Or Trails » viendra confirmer cette nouvelle tendance avec ses arpèges de guitare résolument 80’s et un chant plus aérien de George Mitchell. « Euphoria »et « My Life In Rewind » aux sonorités très The Smiths ainsi que « Velvet » confirment cette tendance pop que prend Eagulls.
Pour faire simple, le groupe s’aventure dans des influences new-wave. On croit vraiment entendre The Cure par moments, surement à cause de la voix de George Mitchell quasi-similaire à celle de Robert Smith (le résultat est d’ailleurs flagrant sur « Blume »). Au milieu des ritournelles poppy que sont « Psalms », « Aisles » et « White Lie Lullabies » résident tout de même les traces du passé avec le single énergique « Lemontrees » ou encore l’étonnant « Skipping » rappelant vaguement l’univers des londoniens de Wire.
Ullages ira certainement refroidir les aficionados du premier album. Mais on ne peut pas reprocher à Eagulls d’explorer de nouveaux horizons encore inexploitées. Les Britanniques dévoilent leur facette plus mélodique avec des influences plus ou moins marquées. Dommage que le rendu final soit trop propre pour être totalement prenant cependant.
Note: 7.5/10