The Horrors – V

L’année 2017 marque le 10ème anniversaire d’existence de Strange House, premier album d’un des groupes les plus prolifiques de la Grande Bretagne qu’est The Horrors. Suite à cela, Faris Badwan et sa clique n’ont pas cessé d’évoluer à travers leurs disques suivants jusqu’à leur Luminous en 2014 qui n’a malheureusement pas fait l’unanimité. Afin de reconquérir leur fan-base, les natifs d’Essex rectifient le tir avec leur nouvel opus sobrement intitulé V.

Avec l’aide de Paul Epworth à la production que je ne présente plus, The Horrors décident de faire un virage à 90° en mettant en avant les instrumentations plus électroniques à des titres ambitieux et soniques comme la sombre et étouffante introduction nommée « Hologram » qui nous hypnotise pendant 6 bonnes minutes. Dès lors, la voix toujours aussi charismatique de Faris Badwan fait des éclats sur des compositions de krautrock psychédéliques passant de l’ombre à la lumière comme sur le pop sautillant « Press Enter To Exit » contrastant avec le plus dark et puissant « Machine ».

Et on a d’autres exemples de leur maturité musicale tellement V se veut plus progressif que ses prédécesseurs. Impossible de ne pas être bluffé par les arrangements pleins de contrastes comme « Ghost » prenant des airs de ballade au début avant d’évoluer dans une transe shoegaze, « Point Of No Reply » et autres « Weighed Down ». Et que dire des sonorités folk surprenantes de « Gathering » ou d’autres plus dansants sans flirter pour autant le dancefloor que sont « World Below » et le final très New Order « Something To Remember Me By » parfaitement bien séquencé entre la pause downtempo qu’est « It’s A Good Life » ? Un bon petit coup de maître.

The Horrors étonne pour son côté éclectique avec ce V où ils ont enfin trouvé leur équilibre musical. Les dix morceaux que composent cet opus possèdent une identité propre où les guitares et les synthés sont parfaitement bien dosés tout comme l’interprétation de Faris Badwan qui nous laisse bouche bée. Malgré son manque de moments forts à la « Sea Within A Sea » ou « I See You » , la production se fait plus lourde et plus psychédélique, exactement là où on attendait le quintet.

Note: 8/10

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