Dites adieu à Bow Low et accueillez Cannibale. C’est pas très original comme nouveau nom de groupe certes mais au moins, le groupe normand assume parfaitement car comme ils l’expliquent via La Grosse Radio: « Pourquoi Cannibale ? Parce que c’est ce qu’on est ! On ingurgite la musique des autres, on la digère et on se l’approprie pour régurgiter notre propre musique. » Au moins, tout est dit. Ainsi, cinq ans après leur album 30W 10W, le groupe de la Basse-Normandie fête ses 10 années d’existence avec leur troisième disque No Mercy For Love.
Signé sur le prestigieux Born Bad Records, Cannibale revient frapper là où on s’attendait le moins avec ce disque concis et coloré mais à la puissance mystique. Où l’art de mélanger sonorités afro et cumbia via leur garage-rock psychédélique pour rendre le tout plus exotique, comme l’affirme l’excellente entrée en matière mais également « Mama », « Hidden Wealth » ainsi que « Carribean Dream » avec son clavier qui donne de sautiller comme principaux exemples. Ajoutons également dans le lot « Choppy Night » et la cumbia de « Speck Of Dust » qui peut nous ensorceler quand on s’y attend le moins.
Entre les guitares acérés et son orgue vintage hyper-bavard, les normands de Cannibale possèdent la science infuse. Convoquant tantôt les influences de The Stranglers tantôt ceux de Talking Heads avec un petit soupçon de Macumba Night (mais en bien fait, hein !), No Mercy For Love est un sacré condensé et on s’en ressert une bonne dose avec « Rays Of Light », « Caterpillar » ou encore le plus psychédélique « Three Minute God » et les accents new-wave de « Diabolik » avec son fuzz bien furieux. Nous voilà bien servis !
Note: 8.5/10