Coffees and Cigarettes est un drôle de groupe mais vraiment. C’est un « projet musical qui mêle vidéoprojections, rock, chanson et hip-hop » formé par un Renaud Druel toujours assoiffé d’ambitions. L’auteur-compositeur-interprète accompagné de Caroline, Lylou et de Quentin avait publié un premier album London Western en 2014 mais n’hésite pas à renouer l’expérience avec son second disque intitulé Freak Show.
Et le titre est plutôt bien trouvé car ce disque de 15 morceaux se veut être un spectacle digne du 7ème art réservé à un public averti. En mélangeant à bien leurs influences rock, chanson et hip-hop avec les scratches à gogo et son alto enivrant, Renaud Druel pose son flow acéré et ses textes bien imagés et riches en métaphore mais un peu trop millimétré pour être fluide à travers des morceaux à base d’egotrip comme « C’est Coffees », « Écroule croule coule » ou encore « Lilli » aux breakbeats pour les moins hasardeux. Les riffs et les escapades d’alto font bon ménage sur des titres comme « Un cri » mais ne font pas toujours le succès comme sur « Jack The Ripper » qui n’est pas vraiment évident pour bouger la tête dessus tout comme la fusion blues-rock et hip-hop sur le trop évident « Hip Hop Blues ».
Donc oui, je suis un peu déconcerté à l’écoute de cet opus bien trop perché pour moi. Mais je dois avouer que Coffees and Cigarettes a poussé le concept de mettre en oeuvre toutes les recettes du 7ème art en musique comme ils l’ont souhaité et puis, pas mal de titres valent leur pesant d’or comme les sonorités trip-hop du sympathique « Chinese Opium » malgré son refrain en anglais qui peut faire grincer des dents. Ce n’est pas faute d’avoir essayé pour autant et ce Freak Show sera à la portée de tous ceux qui aiment cet exercice de style bien audacieux qu’ils ont pourtant réussi haut la main. On aurait aimé un opus bien plus ciselé et plus calibré pour la prochaine fois, ceci dit.
Note: 6/10
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