On pourra dire tout ce que l’on veut de Drake mais personnellement, je ne l’ai jamais vraiment porté dans mon cœur. Mais je dois avouer qu’il est plutôt fort lorsqu’il s’agit de révéler des artistes prometteurs. Car après nous avoir fait découvrir au milieu de tout ce merdier le duo Majid Jordan, il a révélé au grand jour une jeune chanteuse britannique nommée Jorja Smith qui vient de fêter ses 21 ans il y a peu. Depuis, sa popularité a monté en flèche à un tel point que son premier album Lost & Found fut attendu comme le Messie.
Pour faire court, Jorja Smith est une toute jeune qui impressionne par son interprétation pour la moins touchante et charismatique. On sent qu’elle a baigné dans les disques de feu Amy Winehouse (et je dis pas ça parce que les médias la comparent sans conteste à la regrettée chanteuse, non non…) mais également de Lauryn Hill, Macy Gray et étonnamment de Neneh Cherry à l’écoute de ce premier opus. Ne cédant jamais à la facilité et sans aucune collaboration (pas même avec Kendrick Lamar, Kali Uchis ou encore Stormzy comme on pouvait s’y attendre), la native de Walsall nous transporte dans un nuage de douceur et de mélancolie à travers des morceaux R&B à tendance old-school comme l’introduction mais également « February 3rd ».
On retrouve certes ses titres qui lui ont valu son ascension fulgurante que sont « Teenage Fantasy » et « Where Did I Go ? » mais cela permet une nouvelle présentation à la voix suave et riche en caractères de Jorja Smith. Mais attardons-nous plutôt sur des titres on ne peut plus sombres aux ambiances dramatiques de « On Your Own » et « The One » où elle nous livre ses états d’âme en tous genres et c’est garanti sans fioritures. Autant vous dire qu’elle ne cède pas à la tendance bien au contraire. Ne cherchez pas des influences trap modernes mais un truc on ne peut plus old-school avec les scratches de la voix de Dizzee Rascal sur le tube « Blue Lights » contenant également un sample de « Amour, émoi et vous » de Guy Bonnet ainsi que la production plutôt chill de Tom Misch nommée « Lifeboats (Freestyle) » où elle montre qu’elle sait kicker comme personne.
Et plus l’album avance, plus Jorja Smith continue à vider son sac avec classe et sans pudeur à travers des ballades épurées que sont « Tomorrow » et « Don’t Watch Me Cry » rendant ce Lost & Found pour le moins intrigant et attachant. Donc oui, on comprend pourquoi le public de We Love Green mais aussi ses collaborateurs sont tombés sous les charme de la jeune demoiselle en raison de son côté sincère et sans fioriture dans son écriture et son interprétation nous laissant jamais de marbre même si cela manque de prise de risque comme son single aux accents UK Garage de haute qualité que fut « On My Mind » avec Preditah l’an dernier. Entre R&B contemporain et soul urbaine aux sonorités mélodramatiques, la Britannique est bien partie pour perdurer surtout avec ce premier opus bien classe et distingué.
Note: 8/10
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