Il aura fallu que le grand Snoop Dogg la convie sur un de ses morceaux pour qu’elle puisse briller au grand jour. Je parle bien évidemment de Kali Uchis qui s’est faite remarquer aux côtés des rappeurs comme Vince Staples et Tyler, The Creator mais aussi des groupes comme Gorillaz. Ça en dit long sur son CV musical. Et maintenant qu’elle a fait tourner la tête de pas mal de gens, la chanteuse américaine présente enfin son premier opus Isolation résolument caliente.
D’origine colombienne, Kali Uchis détonne pour son originalité. Elle n’est pas du genre à se ranger dans la norme R&B non. Pour son premier album, elle veut voir les choses en grand et ira toucher plusieurs genres musicaux avec une grande précision allant de la bedroom-pop à la funk en passant par la soul, les musiques du monde, le reggaeton, l’électro-pop et la pop psychédélique. Rien que pour ça, Isolation vaut également pour son carnet d’adresses prestigieux avec le bassiste farfelu Thundercat qui lui signe l’introduction aux saveurs brésiliennes nommée « Body Language ». On se dit qu’on va passer un très très grand moment en compagnie de notre nouvelle coqueluche.
Remplissant tous les critères de femme fatale, Kali Uchis apparaît sexy sans jamais forcer grâce à son interprétation douce comme de la soie et totalement classe et sincère. Et c’est dire qu’elle est très très bien entourée avec le phénomène Steve Lacy (guitariste du génial groupe The Internet) sur le remuant « Strangers », mais également Gorillaz (bon ok, Damon Albarn) qui signe une production bien équivoque du nom de « In My Dreams » qui aurait pu trouver sa place sur l’album du groupe virtuel ainsi que Kevin Parker de Tame Impala qui ajoute sa touche psychédélique bien propre à lui sur « Tomorrow ». Vous trouvez ça alléchant ? Et encore, ce n’est que la moitié car il y a ces petits diablotins canadiens de BADBADNOTGOOD qui concocte une production résolument P-Funk aux ambiances de quiet storm sur le bien nommé « After The Storm » conviant également la légende Bootsy Collins et Tyler, The Creator mais aussi Dave Sitek et DJ Dahi qui unissent leurs forces sur la fusion trap et bedroom-pop de « Miami » en compagnie de la rappeuse Bia. Et que dire du duo au sommet de nos deux têtes de gondole de R&B qu’est le caliente « Tyrant » avec l’autre phénomène britannique nommée Jorja Smith ?
Vraiment pour un premier album, Kali Uchis a placé la barre très haute. A un tel point que l’on ne sait pas choisir notre morceau préféré entre ceux qui font grimper la température comme « Flight 22 », « Your Teeth In My Neck » ou encore les influences reggaeton (pas du tout vulgaires à la « Despacito », je vous rassure) de « Nuestro Planeta » avec Reykon ou d’autres moments plus laid-back mais résolument classes à l’image de « Feel Like A Fool » et « Killer ». Isolation est un opus de R&B résolument hybride où tout le monde trouvera son compte en raison de son côté hétéroclite et de son interprétation suave qui séduira plus d’un. Pas étonnant que les vétérans la placent parmi les meilleurs espoirs de la chanson actuelle.
Note: 8.5/10
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