Avec le recul, je m’étais un peu trop emballé au sujet de Sunlit Youth de Local Natives paru en 2016 (chroniqué ici). Le retour plus jovial et synthétique du groupe de Silver Lake n’avait pas convaincu bon nombre de ses pairs. Suite à cela, les membres du groupe se sont émancipés chacun de leur côté dont Kelcey Ayer qui avait présenté son side-project Jaws of Love. (chroniqué ici). Suite à cela, le quintet se reforme et revient plus en forme que jamais avec leur quatrième album intitulé Violet Street.
Abandonnant les ambiances positives de leur prédécesseur, Local Natives (accompagné de leur producteur Shawn Everett qui avait officié sur les disques de Kacey Musgraves et Alabama Shakes) revient aux bases de leur musique qui fut passionnante et poignante. Dès les premières notes de « Vogue », on sent qu’on aura affaire à du grandiose, que ce soit les interprétations touchantes de Kelcey Ayer ou les arrangements sur mesure menés au piano et aux cordes. On reste également bouche bée à l’écoute des exubérants « When Am I Gonna Lose You » et « Megaton Mile » plus chaleureux où l’on voit le quintet californien de retour dans leur zone de confort.
Entre deux pièces intenses résident tout de même quelques moments de curiosité qui ne sont pas à ignorer comme le midtempo soulful chaloupé de « Café Amarillo » ou le crescendo dramatique de « Someday Now ». Local Natives donne l’impression de revisiter leurs deux premiers disques afin de n’en ressortir un melting-pot audacieux et solennel riche en sensations en tous genres. Cela donne d’autres trouvailles mémorables comme l’intervention des cuivres sur le percussif « Shy » ou le retour des cordes sur « Garden Of Elysian ».
Après un triomphal et explosif « Gulf Shores », le retour à l’intimité est plus que le bienvenu sur la sombre et bouleversante ballade qu’est « Tap Dancer » qui clôt ce Violet Street sur une très bonne note avec encore une fois la prestation de Kelcey Ayer qui en touchera plus d’un. Après un Sunlit Youth qui a désorienté plus d’un, Local Natives revient dans sa zone de confort tout en explorant diverses horizons musicaux afin de briller un peu plus. Ce retour en puissance est bien plus que salué.
Note: 8.5/10