Matthew Herbert n’est plus un nom à présenter tant il est devenu un des plus grands noms de la scène nu-jazz/electronica des années 2000. Le musicien et producteur britannique a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure musicale quinze années plus tôt qui va dans la lignée de ses projets musicaux précédents en créant un big band. Ainsi naquit un nouvel album nommé The State Between Us.
Initié en 2017, le big band de Matthew Herbert ira raconter le sort de la Grande Bretagne suite au Brexit. C’est à coup de compositions jazz teintées d’électronique dont seul notre chef d’orchestre a le secret que l’on a affaire sur ces seize morceaux pour 2 heures de musique (oui vous avez bien lu, 2 heures de musique). Beaucoup d’invités sont à souligner dont Rahel Debebe-Dessalegne du trio Hejira qui interprète le somptueux « You’re Welcome Here » et « Be Still » tandis qu’Arto Lindsay s’invite sur « The Special Relationship ».
Plus qu’un manifesto politique, The Matthew Herbert Big Band viendra dénoncer les méfaits et les corruptions de la Grande-Bretagne en musique avec ses arrangements hors normes. À l’écoute des titres audacieux comme « Fiesta », « Run It Down », « Moonlight Serenade » et j’en passe, le gang britannique ne rate jamais sa cible. Tout au long de ces seize titres, The State Between Us ira éveiller les consciences par rapport aux conséquences du brexit et c’est avec « The Words », « Where’s Home » avec son solo de trompette raffiné ou bien « Fish and Chips » rappelant que notre chef d’orchestre n’a rien perdu de sa superbe. Pour ce troisième opus, le big band britannique nous en fait voir de toutes les couleurs pour le meilleur comme pour le pire.
Note: 7.5/10