Après avoir exploré le deuil tragique de son défunt fils sur ses deux déchirants albums que sont Skeleton Tree (chroniqué ici) et Ghosteen (chroniqué ici), Nick Cave est de nouveau passé à l’étape supérieure de sa création. Suite à cela, il avait pour projet de partir en tournée avec son acolyte de toujours qui est Warren Ellis. La suite hélas on la connaît, la pandémie a frappé et a contrarié les plans de tout le monde. Mais les deux bonhommes n’ont pas lâché l’affaire pour autant car ils ont publié par surprise un nouvel album collaboratif du nom de Carnage.
Faisant suite à son disque live Idiot Prayer où il était tout seul au piano, le célèbre dandy australien ira poursuivre sa noirceur sur ces huit nouvelles compositions épiques. On rencontre ainsi les remises en question et éternels moments de spleen de Nick Cave avec la production vaporeuse de Warren Ellis suivant son instinct avec le spectral « Hand of God » qui ouvre le bal mais également les frémissants « Old Time » et « White Elephant » faisant ressortir la laideur de la suprématie blanche.
Carnage poursuit sa lancée avec des morceaux toujours aussi solennels et incandescents que sont « Albuquerque » et « Shattered Grounds » volontairement minimalistes afin de mettre en avant la voix sépulcrale de Nick Cave. Les deux hommes réussissent à créer des moments de tension en tous genres tout au long de ce disque collaboratif avant qu’une certaine euphorie ira pointer le bout de son nez sur le dernier morceau nommé « Balcony Man ». Il ne fait aucun doute que Carnage résume en quelques sortes l’état d’esprit de l’humanité retranché dans ses remords et ses tourments en ces sombres circonstances avant que l’espoir ne triomphe à la fin.
Note: 8.5/10