La rencontre musicale entre l’Afrique et l’Europe donne toujours des moments d’exception. On en veut pour preuve le Wau Wau Collectif qui est une rencontre entre le musicien multi-instrumentiste sénégalais Arouna Kane et le producteur suédois Karl Jonas Winqvist parfaitement exprimée sur leur premier album collaboratif du nom de Yaral Sa Doom.
Très rapidement, le Wau Wau Collectif ira nous raconter un conte mystique où les sonorités cosmiques et avant-gardistes venues tout droit du Sénégal en seront les principaux motifs. Le résultat fait plutôt mouche avec des compositions spirituelles et ô combien complexes à l’image du morceau-titre introductif (accompagné d’un sequel pour le moins renversant) mais aussi de « Thiante », « Salamaleikoum » et de « Gouné Yi » abordant le thème de l’éducation qui est un réel fléau au Sénégal tout comme les problèmes d’immigration. La synergie des deux hommes se fait ressentir avec une inventivité folle.
En mélangeant les chants soufis sous des inspirations jazz spirituel et dub expérimental, Wau Wau Collectif trouve l’équation parfaite pour nous plonger dans un voyage complètement immersif. Il suffit de loops hypnotiques de percussions mêlés aux rythmes électroniques venus d’ailleurs, le tout saupoudré de choeurs spirituels et ancestraux qui auront de quoi impressionner sur « Riddim Rek Sa Niouy Mom » et sur « Mame Cheikh Sidy Anta Mba » où s’enchaînent une vingtaine d’artistes sénégalais et suédois qui laissent libre cours aux improvisations. Clôturant ce périple bien élaboré avec un « Legui Legui » des plus inouïs, le duo suédo-sénégalais aura de quoi sortir de l’ordinaire avec cette fusion musicale des plus visionnaires mais aussi des plus engagées qu’il nous ait été donné d’entendre cette année.
Note: 7.5/10