Après cinq années et demi d’absence, la légende angolaise est de retour. Je parle bien sûr de Bonga qui est en quelques sortes l’ambassadeur du semba et qui aura en quelques sortes changé le cours de l’histoire. La légende angolaise fêtant ses 50 années de carrière nous avait envoûté avec Recados de Fora fin 2016 (chroniqué ici) et il revient parmi nous en ce début d’année avec son 31ème album nommé Kintal da Banda.
Ici, Bonga célèbre la cour de son enfance à travers ce nouvel album aussi bien fiévreux que nostalgique. Le morceau-titre introductif met les pieds dans le plat avec ce semba qui lui est caractéristique tant il laissera place à une sagesse insoupçonnée avec « Kakibangá » et « Kalú Pu ».
Il évoquera les différents souvenirs de cour qu’il mettra en musique à travers des moments tantôt rythmés (« Sembenu », « Kolenu ») tantôt reposants et dépaysants (« Mukua Ndenge »). Bien évidemment, Bonga n’est pas seul dans cette aventure car il est accompagné de son éternel acolyte Betinho Feijo à la guitare ainsi que des choristes, percussionnistes et flûtistes. On retrouve aussi Camélia Jordana sur le touchant « Kúdia Kuetu » pour un duo au sommet où ils évoqueront avec l’importance des décoctions ancestrales et coutumes gastronomiques locales.
À côté de cela, Bonga continue de nous toucher avec humour notamment sur « Ti Zuela » où il dénonce les éternels bavards qui diront des vérités essentiels avant de clôturer ce périple introspectif avec « Sem Kijila » et « Ivuenu ». Avec Kintal da Banda, la légende angolaise n’a plus rien à prouver avec son savoir-faire qui continue de nous emmener loin avec sa plume plus sage et moins révolté que dans le passé.
Note: 8.5/10