Qui peut s’asseoir à la table de Clark et se vanter d’une discographie impeccable après deux décennies ? Le producteur britannique n’a plus besoin de présentation tant il a marqué les esprits avec son univers musical hors du commun qui continue de nous surprendre avec son nouvel album intitulé Sus Dog.
Ce retour en forme a la particularité d’avoir Thom Yorke à la production exécutive. Et il faut dire que c’est une sorte de mini-retour aux sources pour le frontman de The Smile tant il impose sa patte électronique à travers des paysages musicaux chaleureux parfaitement mis en exergue sur « Ayosha » en guise d’ouverture avant de prendre le large avec « Town Crank » et « Clutch Pearlers » définitivement exploratoire et émotionnel.
Ce qui frappe d’emblée est tout simplement le falsetto renversant et touchant de Clark qui s’accomode parfaitement sur des textures synthétiques. Que ce soit sur les rythmes hypnotiques et orchestrations luxuriantes de « Wedding » ou encore de « Forest », le producteur britannique est définitivement à l’aise avant que son mentor ne le rejoigne le temps d’un « Medicine » des plus grandioses rappelant l’âge d’or du quintet d’Oxford.
Intense et ensorcelant de bout en bout avec les sinueux « Bully », « Dismissive » et « Ladder », Sus Dog est un disque éclectique et exploratoire prouvant que Clark brille lorsqu’il sort de sa zone de confort.
Note: 8/10
Mais attendez ! Il y a du rab ? Et oui. Clark a décidé de nous gâter une fois de plus avec son frère jumeau qui se nomme Cave Dog paru plus de six mois après son grand retour.
Là où son grand frère brillait pour son éclectisme, Cave Dog étonne pour ce côté plus expérimental et plus caverneux sans oublier la beauté désarmante d’auparavant. Plus rythmé que jamais à travers des morceaux plus percutants tels que « Vardo » qui ouvre le bal avec ses influences rave bien prenantes telles que « Silver Pet Crank » et « Dolgoch Dry As Ash » aux breakbeats complètement survoltés.
Certaines compositions sont des versions alternatives, pour ne pas dire remixes, de son grand frère. Clark remanie à sa manière des compositions de Sus Dog pour les rendre plus rythmés et ensorcelants que jamais à l’image de « Medicine Doves » ou bien encore de « Dismissed » et de « Reformed Bully » incroyablement transformés. Thom Yorke, quant à lui, fait son retour sur des allures orchestrales et spectrales de « Oblivious Portal » tandis que le falsetto de Clark continue de nous procurer d’innombrables frissons sur des midtempos glaciaux et prenants tels que « Meadow Allen » et « Alyosha Lying ».
Qu’elle soit remixée ou sous forme originale, la musique de Clark reste toujours de haute qualité. Avec Sus Dog et son « album d’auto-remixes » qu’est Cave Dog, le producteur londonien rayonne définitivement et il a pu compter sur la houlette de Thom Yorke qui lui a permis d’élargir ses horizons avec réussite.
Note: 8/10