DEADLETTER – Hysterical Strength

Comme beaucoup d’entre vous, j’avais découvert DEADLETTER sur scène. Plus précisément, c’était au festival Pete The Monkey que je les ai vus l’année dernière (j’en ai touché deux mots ici) et comme tout le monde, je me suis pris une sacrée grosse claque. Comme tout le monde, je me suis dit que quand ils vont sortir leur premier album, ils vont tout péter. Et il fallait prendre son mal en patience car la relève post-punk britannique à la prestation scénique mémorable présente ENFIN son premier album qui s’intitule Hysterical Strength. Et autant vous dire que l’attente valait plus que la peine.

Mine de rien, je n’arrête pas de penser au fait qu’il y a eu un avant et un après Black Country, New Road dans le monde du post-punk. C’est en faisant intervenir les cuivres que j’ai compris que cette scène musicale a une nouvelle dynamique et DEADLETTER ne dérogera pas à la règle. Le gang de Yorkshire basé à Londres  met les bouchées doubles dès le départ avec le rutilant « Credit To Treason » synthétisant avec brio la fougue scénique sur disque sans oublier l’interprétation grave et solennelle de Zac Lawrence faisant écho avec ce saxophone débridé signée Poppy Richler (qui a malheureusement quitté le groupe l’été dernier) et ses riffs aiguisés avant d’enfoncer le clou avec les fougueux « Bygones » presque lyrique alternant le parler et le chant de manière très fluide mais également « A Haunting » et le plus psychédélique « Deus Ex Machina » voire même flamenco dans l’esprit et prenant de plus en plus d’ampleur avec ce saxophone bien déchaîné.

Bien entendu dans Hysterical Strength, on retrouve les quatre titres qui ont fait leur précédent EP nommé More Heat!, à savoir le morceau-titre presque pop dans l’âme tout comme « Relieved » sans oublier « Mother » et « Mere Mortal ». D’ailleurs sur ce dernier, on sent que DEADLETTER compte élargir sa palette musicale en prenant des intonations ska tout comme sur « It Flies » rappelant du Madness mais en plus solennel. Le groupe britannique continuera de sortir des sentiers battus avec « Practice Whilst You Preach » et « Auntie Christ » aux riffs incisifs et à la rythmique obsédante incitant volontairement à la rébellion. Tout ce cocktail musical est réuni pour faire d’Hysterical Strength une réussite à la hauteur de leurs talents scéniques, et c’est dire que DEADLETTER a rempli toutes les promesses. En tout cas moi je suis satisfait même si je suis conscient que la concurrence sera bien rude en matière de post-punk britannique actuel.

Note: 8.5/10