C’était vraiment pas prévu mais j’avais décidé de sauter le pas cette année. Depuis longtemps, on m’a vendu du rêve par rapport à Pete The Monkey. Et je dois reconnaître que ça m’a titillé de l’œil pour le coup alors que j’avais pour objectif de faire les Francos. Voici donc mon aventure à cet incroyable festival qui a eu lieu du 13 au 15 juillet dernier à Saint-Aubin-sur-Mer. Pour rappel, Pete The Monkey est une extension de la programmation d’une de nos salles fétiches parisiennes qu’est le Pop-Up du Label. Initié depuis 2012 suite à un périple en Amérique du Sud dans le cadre de la Comunidad Inti Wara Yassi (CIWY), ce festival normand au décor exotique a pour objectif de lutter contre la déforestation ainsi que le trafic d’animaux. Bien entendu, la line-up de cette onzième édition était plus qu’alléchante car il y en a pour tous les goûts. Mais plutôt que de faire un long live-report, j’ai décidé de faire un top 5 des meilleurs concerts chaque jour.
JEUDI 13 JUILLET 2023 :
- VONFELT :
A peine que je viens de déposer mes bagages et de m’installer dans mon TiPi que j’ai foncé vers le site. Et le premier concert du festival auquel j’ai assisté est Vonfelt. La révélation de cette année a réussi à se faire une place grâce à ses titres décapants tels que « Je ne sais où » et « Soleil » qui ont longtemps tourné par ici. Autant vous dire qu’il a offert un set de qualité sous un soleil de plomb et a réussi à transporter les gens et à faire danser la foule avec sa pop psychédélique inventive. Mention spéciale pour sa reprise de « Le temps de l’amour » de Françoise Hardy dont on a hâte d’entendre la version studio.
- DEADLETTER :
Un autre groupe qui avait aussi marqué les esprits de ce premier jour à Pete The Monkey. Il s’agit de Deadletter, groupe de punk britannique, qui est toujours prêt à foutre le bordel avec un set incisif et incendiaire. Et autant vous dire qu’ils n’ont pas déçu vu qu’ils sont attendus au tournant au Pop-Up du Label en octobre prochain.
- SATELLITES :
Tandis que le soleil se couche, Satellites prend le relais. La formation de rock anatolien venue de Tel-Aviv qui a publié un excellent album en avril 2022 est venue faire grimper la température avec un set dansant et endiablé. Impossible d’y résister à cette tempête musicale qui a emporté toute la foule du début à la fin !
- NAOMI GREENE :
Changement d’ambiance cette fois-ci avec la franco-américaine Naomi Greene. Armée de son instrument de prédilection qu’est la harpe, la musicienne est venue nous enivrer avec son univers onirique et somptueux, un peu comme une pause entre deux sets dansants et endiablés. Un live magnétique et fabuleux.
- LEWIS OFMAN :
Et enfin, la nuit tombée, place à la fête. Et quoi de mieux que de faire la fête en compagnie avec Lewis Ofman. Plus besoin de le présenter mais toujours est-il que le bonhomme sait toujours se donner sur scène avec ses synthés rétro et ses bangers groovy allant du disco-house à l’électro-pop funky. Parcourant son répertoire (« Nails Matching My Fit », « Attitude », « Flash ») avec tant de cohésion, la foule a dansé sous la nuit étoilée.
SAMEDI 14 JUILLET :
Si les festivaliers ont profité pour faire la fête jusqu’à 5h du mat, il était temps de plier bagage pour reprendre des forces. Le lendemain s’avérait plus nuageux mais c’était l’occasion de parcourir les stands et de profiter des activités extramusicales avant le retour des concerts.
- GAETAN NONCHALANT :
Pour bien débuter la seconde journée, Gaetan Nonchalant était la solution idéale. Le musicien normand accompagné de son live-band a distillé de sublimes vibes nostalgiques et smooth en parcourant son répertoire et en jouant quelques inédits de son futur premier album à paraître à la rentrée. Un peu de douceur et de poésie ne fait pas de mal, non ?
- BON ENFANT :
Nos chouchous venus de Montréal sont venus mettre un cran au-dessus. Il s’agissait de Bon Enfant qui distillait de bonnes vibes rock’n’roll avec cette énergie qu’on aimait tant. Et même si ils déplorent de ne pas être « un groupe de techno », nos cinq musiciens adorés restent toujours aussi incroyables sur scène.
- ΣTELLA :
Suite à cela, la divine Σtella a investi la scène accompagnée de son line-up. Un moment de grâce et d’élégance s’installe pendant 45 minutes où la musicienne grecque défend son magnifique répertoire. Dépaysant et exotique, la dernière signature chez Sub Pop a mis tout le monde d’accord à Pete The Monkey. En tout cas, j’ai pris mon pied.
- ZAHO DE SAGAZAN :
Après m’être plaint de la pluie pendant le show déluré de Les Clopes (« Je fume des clopes dans un blockhaus noir parce que je suis déprimé »), j’ai sprinté pour assister au show religieux et stellaire de Zaho de Sagazan. Autrice d’un premier album audacieux du nom de La Symphonie des Éclairs au printemps dernier, elle ainsi que ses deux musiciens Alexis Delong et Tom Gefray mènent la danse avec un live à fois poétique, millimétré et taillé sur mesure. Montant petit à petit en intensité, le set ne manque pas de s’achever sur une ambiance rave intergalactique qui fera danser les festivaliers sous la pluie. Comme quoi, il fait toujours beau sous les nuages, comme elle le dit si bien.
- SAD NIGHT DYNAMITE :
La pluie s’est arrêtée pile poil après la fin du concert de Johan Papaconstantino que j’ai apprécié. Mais en réalité, le set de la soirée est réservé aux enfants terribles que sont Sad Night Dynamite. Le duo de punk-rap britannique continue de sillonner les routes et s’est donc arrêté à Saint-Aubin-sur-Mer pour faire jumper la foule avec leur musique contestataire et contagieuse. Et c’était mission accomplie, de quoi clôturer ce second jour sans feu d’artifices.
DIMANCHE 15 JUILLET 2023 :
Après la pluie vient le beau temps. Le dernier jour chez Pete The Monkey était peut-être le beau du festival. Mais aussi le plus doux-amer. J’ai eu la désagréable surprise d’apprendre qu’Ada Oda, Sirens of Lesbos ainsi que Romane Santarelli (qui, elle, sera remplacé par Calling Marian) ont dû annuler leurs venues. Du coup, pour nager ma déception, j’ai refait le tour des stands et assisté à de multiples conférences qui donnent du baume au cœur. Le tout dans la bienveillance et le respect. Et sous un soleil de plomb.
- SABABA 5 :
Alors alors, ce dernier jour est définitivement placé sous le signe des festivités. Le rendez-vous est pris avec les incroyables Sababa 5 qui étaient venus défendre leur premier album absolument endiablé. Et autant vous dire que l’on s’est tous.tes déhanché.e.s au son groovy et psychédélique de la part d’une des formations les plus prometteuses de Tel-Aviv et on en redemande encore !
- ORCHESTRA BAOBAB :
Après la parade qui m’a bien enjaillé, les concerts reprennent de plus belle. Ou festivités, dirais-je. Car un groupe monument signait leur grand retour, à savoir Orchestra Baobab. Et même si ils sont orphelins de leur leader Balla Sidibé, le groupe sénégalais a réussi à nous faire voyager et danser du début à la fin. De quoi attendre impatiemment leur prochain album de la part des légendes en matière de jazz afro-cubain.
- CLAUDE :
Claude, la dernière signature de Microqlima a pris le relais pile poil où la nuit tombe. Continuant de défendre son premier EP toujours aussi efficace, le musicien armé de ses gadgets invite son auditoire dans sa cérémonie foutraque et ensorcelante. Faussement gothique et kitsch, il réussit à faire chanter les festivaliers ses désormais hymnes tels que « Bientôt la nuit » mais aussi en reprenant J*hn M**s à sa sauce. Et autant vous dire que c’était une belle surprise.
- FLAVIEN BERGER :
Un autre habitué de Pete The Monkey a signé son retour sur scène et il s’agissait bien de Flavien Berger. Plus besoin de présenter ses faits d’arme vu qu’il est bien implanté dans le paysage francophone. En défendant son dernier album nommé Dans Cent Ans, le musicien est venu avec une scénographie totalement démente où il alterne avec brio interprétation vertigineuse, improvisations loufoques et discours à la limite du troll mais avec professionnalisme.
- MIEL DE MONTAGNE :
Et enfin pour bien finir, voici peut-être le concert le plus survolté de la journée, si ce n’est de Pete The Monkey. C’était bien sûr Miel de Montagne qui a continué de faire grimper la température. Armé de ses musiciens, sa pop lo-fi nonchalante s’est transformée en un show électrique et survolté tandis que le bonhomme bouge comme une pile électrique sur scène avec sa guitare. Eux (accompagnés de cosplays qui soufflaient des bulles) ainsi que son public étaient en communion en chantant à tue-tête des hymnes funky comme « Pourquoi pas », « Permis B » et j’en passe. Alternant la scène et le crowdsurfing, Miel de Montagne maîtrise le show totalement déluré jusqu’au final annonçant un inédit beaucoup plus rock et plus bordélique que jamais. De l’énergie de ce genre, on en redemande.
En fin de compte, Pete The Monkey aura été une très très grande surprise de cet été pour moi. Tout simplement par cette ambiance si feel-good, festive et bienveillante qui prime durant tout le séjour. Tout était à la disposition du festivalier: atelier de make-up, sauna naturiste, babyfoot géant et bien évidemment la scénographie à la fois ludique et recherchée. De l’aube jusqu’à 5h du mat, tout était calibré entre DJ Sets passant nos plaisirs coupables pour des moments de karaoké sans honte. Personnellement, j’ai pris mon pied et des paillettes pleins les yeux durant ces trois jours et retenterai l’expérience l’année prochaine si les JO ne contrarient pas leurs plans.
Allez la bise et merci pour tout Pierre le singe !