Primal Scream – Come Ahead

La fin de l’année 2024 est riche en comeback en tous genres, surtout en ce mois de novembre bien gris. Après The Cure qui a signé un grand retour pour le moins honorable avec leur dernier album réussi, c’est au tour de Primal Scream qui n’avait pas donné signe de vie depuis 2016 après Chaosmosis. Mais trêve d’impatience car le groupe de Glasgow décide de frapper fort avec leur douzième album événement du nom de Come Ahead.

Bobby Gillespie, qui n’est pas resté les bras croisés durant ce laps de temps, et ses acolytes retroussent leurs manches et nous offrent une épopée musicale absolument inédite. On sent que Primal Scream a définitivement tourné aux ambiances froides et électroniques de Chaosmosis car on sent une tournure beaucoup plus chaleureuse et soulful comme l’atteste le morceau d’ouverture nommé « Ready To Go Home » avec cette chorale gospel relevant le tout où Bobby Gillespie traite du sujet de l’acceptation de la mort et de la quête de la paix intérieure. Du groove, il en est question tout au long de ce Come Ahead avec également l’énergie contagieuse de « Love Insurrection » et de « The Centre Won’t Hold » contrastant avec le plus électrique et enragé « Love Ain’t Enough » tandis qu’ils élargissent leurs horizons musicaux comme ils savent si bien le faire.

Sur Come Ahead, Primal Scream prouve qu’il n’a rien perdu de leur verve et de leur fougue si caractéristique. Bobby Gillespie, à travers son interprétation déraillée toujours aussi légendaire, affiche sa facette humaniste de la plus belle des manières notamment sur « Innocent Money » discoïde et incroyablement rythmé critiquant avec beaucoup de ferveur notre société capitaliste tournant autour de l’argent ou encore sur le délicat « Melancholy Man » conviant un saxophone déchaîné sur l’aspect négatif de la douleur ainsi que sur « False Flags » résolument mélancolique traitant des absurdités de la guerre. Les arrangements riches et léchées et mises en avant par la production de David Holmes suffisent à nous emporter au lointain notamment sur « Circus of Life » aux ambiances rappelant définitivement leur légendaire Screamadelica ou encore sur l’inquiétant « Deep Dark Waters » s’inquiétant de la montée de l’extrême-droite et la lancinante conclusion nommée « Settlers Blues ».

Pour ce grand retour en forme, Primal Scream signe un disque définitivement complet et intense qu’est Come Ahead. Jouant avec le chaos et l’harmonie, l’espoir et la désillusion ou encore l’ombre et la lumière, le légendaire groupe de Glasgow apporte une dose d’humanité dans sa musique beaucoup plus chaleureuse offrant à son auditoire de nombreux hymnes de résilience et de douce révolte.

Note: 8/10