Unknown Mortal Orchestra – Multi-Love

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Unknown Mortal Orchestra fait partie de ces groupes qui adore prendre son auditoire à contre-pied. Le premier album éponyme paru en 2011 était un délice de rock psychédélique bordélique et jouissif contenant entre autres le tube « Ffunny Friends » qui a propulsé le groupe américano-néo-zélandais en haut des sommets. Leur successeur II sorti deux ans plus tard fut remarquable par des sonorités plus pop et on constatait déjà une évolution musicale dans le groupe. Cette année avec leur troisième album nommé Multi Love, Ruban Nielson et sa bande passent à l’étape supérieur.

Côté textes, Ruban Nielson reprend la même thématique que son prédécesseur, à savoir la solitude et la complexité des relations humaines poussé cette fois-ci à son paroxysme. Mais c’est surtout sur le plan musical que ce Multi-Love va vous étonner. Le groupe se détache clairement du son pop psychédélique pour des sonorités plus groovy, pour ne pas dire funk kaléidoscopique. Ce n’est pas pour rien que le morceau-titre qui figure parmi les meilleures chansons de l’année ainsi que la très disco « Can’t Keep Checking My Phone » où l’on aurait bien vu une participation de Nile Rodgers vous trottent dans la tête pendant des heures.

A côté de ces deux mini-chefs d’oeuvre, on relèvera le groove court mais complètement dingue de « Like Acid Rain » qui sonne comme une ode à Sly & The Family Stone, le R&B synthétique de « Ur Life One Right » qui rappellent les travaux de Prince période Sign O’ The Times ou encore la soul chaloupée absolument voluptueuse de « The World Is Crowded » et « Necessary Evil ». C’est très différent de ce qu’a pu faire Ruban Nielson, mais c’est très chouette. Tout n’est que question de groove après tout sur Multi-Love que ce soit sur « Stage Or Screen » faisant aux échos de ses deux disques précédents en mettant les guitares au premier plan ou encore sur « Puzzles » qui, pour un final, est sacrément réussi.

Avec Multi-Love, Unknown Mortal Orchestra a franchi un nouveau pas dans la créativité. Capable de se réinventer sans soucis, le groupe repousse très loin ses limites pour nous proposer un album ambitieux, groovy et ô combien accrocheur. Et puis finalement, le funk ça leur réussit bien non ?

Note: 8.5/10