C’était en 2008, presque jour pour jour, que débarquait le premier et unique album de Late of the Pier nommé Fantasy Black Channel. Le quatuor britannique a tutoyé les sommets pour son dance-punk et nu-rave délirant et authentique avec des tubes comme « Bathroom Grugle », « The Bears Are Coming » ou encore « Space And The Woods » à faire pâlir de jalousie LCD Soundsystem et autres The Rapture. Après une tournée dantesque qui a fait accroître leur popularité, le groupe se sépare sur un coup de tête en 2010 laissant les fans orphelins. Cette année donc, alors qu’on avait tristement oublié feu Late of The Pier survient une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise nouvelle, c’est que Ross Dawson, le batteur du groupe, est décédé en mai dernier mais la bonne nouvelle, c’est que Sam Dust, leader du groupe, se lance en solo sous le pseudonyme LA Priest.
En réalité, ce projet solo date de 2007, soit avant même que Late of The Pier sorte leur premier opus. Et selon une interview chez les compères de Tsugi, le premier opus dont je vais décortiquer aura été travaillé à différents endroits, au Groenland, de l’Ecosse jusqu’à la Nouvelle-Zélande à la recherche de nouvelles sonorités. Inji aura été le fruit de huit années de travail et d’expérimentations en tous genres, à la frontière de la pop avant-gardiste, du disco, du funk, du rock psychédélique des 60’s-70’s (pour le côté vintage) et de l’électro. Ce premier album solo de 10 titres s’ouvre avec le somptueux et soulful « Occasion » qui n’est sans cesse rappeler les travaux du Purple One alias Prince. Une très bonne entrée en matière qui se poursuit avec la soul aquatique et langoureuse « Lady’s In Trouble With The Law » donnant l’impression d’être sur un yacht.
Inutile de présenter le tube électro-magnétique « Oino » (prononcez « Oh I Know ») tellement elle est hyper connue mais plutôt LA pièce-maîtresse d’Inji, j’ai nommé le complètement barré « Party Zute/Learning To Love » et ses huit minutes de house cosmique et déluré à la Basement Jaxx gonflées aux grosses basses à la Flying Lotus. Barré mais sacrément ingénieux, il faut le dire ! Mais toujours est-il que LA Priest est libre comme le vent et capable tous types de genres comme la deep-house enivrante de « Night Train » et l’électro-pop rétrofuturiste « A Good Sign » aux synthétiseurs spatiaux et envoûtants. Son génie se manifeste également sur les instrumentaux « Gene Washes With New Arm », « Lorry Park » rappelant les fantaisies de tUnE-yArDs ainsi que le prog-rock épique « Fababy« … euh pardon, « Fabby ».
Inji est donc un premier essai réussi de la part de Sam Dust qui prouve qu’après Late of The Pier, il n’a pas chômé. Mais mieux encore, en éveillant les esprits de Prince, d’Aphex Twin, de David Byrne ou encore d’Arthur Russell, LA Priest a réussi à en faire quelque chose d’à la fois original et décalé mais tout de même attendrissant et addictif. Inji ne vous lâchera sans doute pas cette année.
Note: 9/10
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