L’auteure-compositrice-interprète californienne Julia Holter a frappé un grand coup deux ans plus tôt avec son album Loud City Songs. Adepte d’une pop expérimentale quelque peu arty, elle est devenue la musicienne dont le monde entier s’arrache, que ce soit Nite Jewel, Linda Perhacs ou plus récemment Ducktails sur deux chansons de son dernier album St. Catherine. Elle continue sur sa lancée avec un nouvel album intitulé Have You In My Wilderness, ou plutôt devrais-je dire un nouvel exploit.
Si ses prédécesseurs s’avéraient expérimentales, ce nouvel opus est certainement le plus accessible et le plus lumineux de toute sa carrière. Les compositions sont plus simplistes mais touchantes à souhait et lorgnant plus vers la pop de chambre comme sur « Feel You » avec son riff de clavecin ou encore « Sea Calls Me Home ». Impossible de ne pas frissonner aux cordes de « How Long ? » et de « Silhouette » mettant en plus la voix enchanteresse de Julia Holter en valeur.
Les arrangements musicaux sont tout simplement fascinants et captivants qui permettent d’installer une ambiance presque cinématographique comme sur des titres dépassant les 6 minutes avec « Lucette Stranded On The Island », « Betsy On The Roof » ou encore « Vasquez » qui laisse entrevoir des influences jazzy avec l’apparition de cuivres pour la première fois. Have You In My Wilderness sonne comme un voyage où tout est luxe, calme et volupté interrompu par un « Everytime Boots » aux airs de country plus rythmé certes mais reste une réussite parmi tant d’autres.
Julia Holter sait comment composer de la musique divine et elle nous le prouve sur Have You In My Wilderness. La pop baroque orchestrale se fait plus lumineuse et très travaillée mais gardant sa part de mystère. Et c’est ce qui fait son charme avant tout car la magie opère de la première jusqu’à la dernière seconde. Ce voyage musical, on s’en souviendra dans très longtemps.
Note: 9/10