Cela fait depuis 2011 que l’on avait plus de nouvelles de Battles et leur second album Gloss Drop. Le groupe de math-rock expérimental new-yorkais qui s’est fait révéler avec leur méga-tube « Atlas » a montré qu’ils savent toujours se débrouiller sans leur fondateur Tyondai Braxton qui a quitté la formation il y a maintenant 5 ans. Même si la sauce n’était plus vraiment la même, on sent tout de même de la motivation de leur part. Une motivation qui se confirme sur leur troisième album La Di Da Di (clin d’œil volontaire au fameux « La Di Da Di » du classique de Slick Rick et Doug E. Fresh ?).
Entièrement instrumental, le désormais trio revient comme s’il avait pansé ses blessures et plus fort que jamais. Alors qu’on a remarqué des sonorités plus pop qu’on soupçonnait pas d’eux sur Gloss Drop, La Di Da Di poursuit dans cette voie en maîtrisant le looping et en mettant en avant les machines. Il suffit d’un riff de guitare, des synthés furieux quelque peu saturés et d’un groove irrésistible à la batterie pour définir concrètement l’ambiance de ce troisième album. Le titre d’ouverture « The Yabba » confirme donc ce virage beaucoup plus électronique et est suivi de près par les très bons « Dot Net » avec la montée en puissance des synthés ainsi que le très groovy « FF Bada ».
Comme le montre sa pochette gourmande, La Di Da Di est un album riche en vitamines. Et on a hâte d’entendre le résultat final en live comme « Summer Simmer », « Non-Violence » ou même la quasi-cinématographique « Tricentennial » car Battles concilie parfaitement math-rock et sonorités électroniques virevoltantes. Il est vrai que c’est un peu brouillon par moments et que les jams n’aboutissent pas vraiment, un peu comme « Luu Le » où on aurait attendu une explosion sonique qui pourrait clore l’opus de manière plus folle.
Ne boudons pas notre plaisir pour autant: La Di Da Di est un bon disque qui se laisse écouter mais il est vrai qu’on aurait voulu des hymnes marquants comme « Atlas ». C’est là qu’on se demanderait ce qu’aurait fait Tyondai Braxton de plus. De toute manière, Battles a bâti un disque taillé pour la scène et des petits chanceux pourront découvrir le résultat au Pitchfork Music Festival à Paris le 30 octobre.
Note: 7.5/10