Depuis le début de leur carrière, The View s’est fait discret malgré leur incroyable productivité. Le quatuor originaire de Dundee a sorti quatre albums de pur rock’n’roll à l’anglaise comme on aime, dont le dernier Cheeky For A Reason en date de 2012. Trois ans de silence radio et les voilà de retour avec un cinquième album nommé Ropewalk.
Ce nouvel opus est produit par Albert Hammond Jr. qui n’est autre que le guitariste de The Strokes (qui a sorti un album cette année chroniqué ici) et il se débrouille plutôt bien car il met parfaitement en valeur tout le savoir-faire mélodique des Ecossais. Déjà qu’ils avaient placé la barre haute avec Cheeky For A Reason, The View élève encore plus les enjeux ici. Le premier titre « Under The Rug » est un hit agréable et entêtant à l’écoute contraste avec le suivant « Marriage » plus pop (à la limite du R&B), plus épuré et plus synthétique mais toujours aussi sympathique.
On appréciera la voix de Kyle Falconer et son songwriting qui brillent de mille feux tout comme le groupe qui se détache de leur son garage pour des sonorités plus diversifiées et plus souples. Il n’y a qu’à juger les très bons et aériens « Talk About Two », « Psychotic » (qui traite des démons de Falconer) ou encore « House of Queue’s » qui nous dévoile une autre facette de The View qui est bien attendrissante et qui amplifie toutes ses subtilités mélodiques. Mais bon, ils n’ont pas perdu leur verve pour autant avec des hymnes tapageurs comme « Tenement Light » avec sa petite pause folk en plein milieu d’un morceau avant de repartir de plus belle, ainsi que les plus folles « Penny » et « Voodoo Doll » qui rappelle l’époque flower power psychédélique des années 1970 avec ses changements de rythme et ses solos de guitare improbables mais jouissifs.
The View signe leur album le plus hétérogène mais aussi le plus audacieux qu’est Ropewalk à l’esthétique parfaite. Le quatuor de Dundee continue tranquillement son bonhomme de chemin et figure parmi les groupes écossais à surveiller de très près.
Note: 8.5/10