Avec ses deux albums Give You The Ghost en 2012 et Shulamith en 2013, Poliça s’est imposé comme étant un des groupes les plus incontournables de la scène indie pop américaine. Encensés par Bon Iver himself, leur mélange de pop, électro, new wave et R&B leur va comme un gant. Et avec ce troisième album United Crushers, le groupe de Minneapolis mené par la charismatique Channy Leaneagh vient confirmer son statut.
Selon le groupe, les thèmes explorés sur United Crushers sont « à la fois politiques et personnels, abordant l’équité, les doutes personnels, la solitude, le déclin urbain dû à la gentifrication » » Tout un programme, me direz-vous. Et on est ravi de constater que Poliça n’a pas change d’un iota sa formule fétiche. Dès le premier titre « Summer Please », nous voilà embarqué dans un uniers bien intriguant avec ses rythmiques complexes et la voix divine de Channy Leaneagh. Il est suivi de près par l’excellent et sautillant « Lime Habit » avec son gimmick synthétique rappelant furieusement Hot Chip.
Poliça souffle à la fois le chaud et le froid, embrase la lumière et les ténèbres en même temps. Mais contrairement à ses prédécesseurs, ce nouvel opus s’avère être moins dense, plus spontané mais tout aussi complexe. Allant dans des territoires pop pur et dur (« Someway », « Melting Block », « Lately », « Kind »), plus inquiétants et aventureux (« Top Coat »), voire même disco (« Baby Sucks »), Channy Leaneagh et ses compères maîtrisent leur affaire. Les percussions sont mises en avant, notamment sur les minimalistes « Berlin » et « Fish » aux hi-hats qui se font parfaitement entendre, les arrangements sont précis avec ses claviers enivrants (les sonorits 8-bit de « Lose You ») surtout sur le dernier tiers de l’album où l’enchaînement entre les 4 derniers morceaux est à souligner.
Sans crier à l’album de la maturité, Poliça nous livre un United Crushers direct, intense et passionné. Le groupe de Minneapolis a pris ses aises en sachant allier sincérité émotionnelle hyper forte et contraction à la fois rythmique et permanente. Chapeau bas.
Note: 8/10