En six albums, The Thermals ne réinventent peut-être pas la scène pop-punk américaine mais a su faire une entrée fracassante dans le game. Depuis leur troisième album The Body, The Blood, The Machine considéré comme un classique, le trio indie rock de Portland poursuit sa route avec son schéma traditionnel d’un album tous les deux ans. Dix ans après leur classique, les revoilà donc avec un septième album nommé We Disappear sonnant les retrouvailles entre le groupe et Chris Walla à la production.
Et une fois n’est pas coutume, The Thermals ne change pas leurs habitudes en déballant leur savoir-faire. Les thèmes fétiches de Hutch Harris reviennent à nouveau: religion, politique, guerre et remise en question personnelle. Le trio fait rugir à nouveau les guitares sur des titres agressifs que sont « Into The Code » à la ligne de basse démoniaque, « My Heart Went Cold » ou encore « Hey You ». Avec des refrains power-pop et une section rythmique redoutable, on peut dire qu’ils apprennent leur leçon par cœur.
Dans ce nouvel opus sympathique mais sans surprise vient tout de même quelques moments qui sortent du lot, à savoir les mélodiques « If We Don’t Die Today » et « The Great Dying » où s’insurgent une légère mélancolie ainsi que la ballade bouleversante du nom de « Years In A Day » où Hutch Harris se confie à nous en partageant ses angoisses, ses frustrations et sa peur du syndrome de la page blanche. Ce sont des genres de moments où le trio excelle justement contrairement aux habituels fournées pop-punk « Thinking Of You » et « Always Be » qui, aussi convenables soient-elles, manquent quelque peu d’originalité.
En somme, The Thermals fait du The Thermals, donc ne vous attendez pas à du grand art avec We Disappear. Mais à ce stade, il serait peut-être plus intéressant pour le trio de Portland de se renouveler et de prendre des risques afin d’éviter la redondance. Espérons obtenir cela pour le prochain album.
Note: 7/10