Emmy The Great – Second Love

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Souvenez-vous en 2009 quand Emmy The Great est arrivée comme une fleur dans la scène anti-folk avec un premier album First Love. La chanteuse et guitariste londonienne native de Hong Kong s’est fait remarquer sur le titre « Seattle » de The Brighton Port Authority en 2008 avant de connaître une carrière solo plus que respectable. Cette année, elle décide d’imposer le respect avec un troisième opus nommé Second Love, faisant suite à Virtue cinq ans plus tôt.

Désormais signée sur le label Bella Union, l’auteure-compositrice-interprète a emprunté un virage à 90° en délaissant la pop-folk gentillette et taquine pour un son electronica et plus froid. On a vu ce que cela a donné sur son dernier EP S paru l’an dernier, et ce sera la même chose pour ce Second Love. Le premier titre « Swimming Pool » conviant également la voix grave de Tom Fleming du groupe Wild Beasts est tout simplement impressionnant et enivrant, prouvant qu’elle est à l’aise dans ce nouveau registre. Les deux morceaux suivants « Less Than Three » et « Algorithm » confirment l’assurance qu’entreprend la demoiselle.

La voix céleste d’Emmy The Great fait des merveilles et se fond parfaitement dans ses textures sonores éthérées, à en juger les atmosphères cérémonieux de « Hyperlink », « Never Go Home », le beat pulsatif de « Dance w Me » ou encore « Constantly » avec son riff de guitare addictif. En insistant sur le fait que la société actuelle soit de plus en plus obsédée par les technologies modernes notamment sur le lancinant « Social Halo » aux arpèges de guitare dantesques ainsi que sur la folk basique de « Phoenixes », la londonienne emmène l’auditeur dans des contrées musicales distantes sans avoir froid aux yeux. Ceci dit, lorsqu’elle revient aux bases comme sur « Shadowlands » et la conclusion piano/voix de « Lost In You » auxquelles viennent se greffer des synthés, l’émotion est à son comble et donnant une autre dimension à ce Second Love.

Même si on la préfère dans le registre folk-rock classique, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’Emmy The Great a su marquer les esprits avec ce troisième album plus solennel et plus vaporeux. Sa voix nous enivre et ses arrangements bien que simplistes ont le mérite de mettre la chair de poule à l’auditeur à chaque écoute.

Note: 7.5/10