En quinze années, Tim Hecker s’est bâti une réputation solide dans le domaine de l’électro expérimentale actuelle. Avec son album Virgins paru en 2013, le Canadien avait défrayé la chronique grâce à son côté sombre et apocalytpique. Trois ans plus tard, il revient en force avec un huitième album nommé Love Streams qui s’avère être plus lumineux et organique.
Ici, Tim Hecker a fait appel à une chorale islandaise à laquelle il leur aurait demandé de chanter en latin pour donner un aspect ésotérique à l’opus. Les voix sont presque filtrées, flouettes: on les entend mais on n’arrive pas à les capter notamment sur « Music Of The Air », « Castrati Stack » ou encore « Voice Crack » où la voix est presque utilisée comme un instrument noyé dans une multitude de nappes sonores. Il en est de même pour les deux « Violet Monumental » placés en plein milieu de disque notables pour les mélodies désorganisées et textures sonores envoûtantes.
Mis à part la chorale sonnant comme si on plongé à l’époque de la Renaissance (merci à Jóhann Jóhannsson, compositeur nominé aux Oscars pour ses arrangements fabuleux), Tim Hecker manipule les sons comme cela l’arrange afin de développer un environnement sonore uniforme et éthéré. Des cordes et de la flûte d' »Obsidian Counterpoint » aux multiples sonorités déstructurées donnant une symphonie incroyable sur des titres comme « Up Red Bull Creek », « Collapse Sonata » ainsi que le final aussi bien angélique qu’indescriptible de « Black Phase ».
Sur Love Streams, Tim Hecker atteint de nouveaux sommets de créativité en se renouvelant et en nous offrant un disque plus lumineux qui ravira tous les fans de drone et d’ambient. Nous voilà plongé dans un labyrinthe sonore et coloré où l’on ressort conquis par ce paysage musical qui défile à 100 à l’heure dans nos oreilles.
Note: 8.5/10