Vous en connaissez vous des supergroupes qui composent des chansons mélodiques se recentrant sur un thème central pour chaque album ? Pourtant The Magnetic North a osé. Composé de Simon Tong (The Verve, The Good, The Bad & The Queen…), de Gawain Erland Cooper (Erland & The Carnival) et de la chanteuse Hannah Peel (John Foxx and The Maths), le trio britanno-irlando-écossais avait mis en lumière l’archipel des Orcades situé au Nord de l’Ecosse, d’où est originaire Erland Cooper sur leur premier album Orkney: Symphony Of The Magnetic North. Quatre ans plus tard, ils posent leurs valises et s’installent à Skelmersdale, ville d’enfance de Simon Tong, sur leur second opus Prospects Of Skelmersdale.
Cette ville nouvelle a été construite dans les années 60 afin de déboucher Liverpool et n’a connu qu’un développement qu’à partir des années 1980 car elle a accueilli la communauté de la Méditation transcendantale dont faisait partie la famille de Simon Tong. Comme Orkney, Prospects Of Skelmersdale est une collection de souvenirs d’enfance d’un membre du groupe, et cette promenade débute avec une introduction cotonneuse nommée « Jai Guru Dev » où l’on est prêt à embarquer dans un sublime voyage. La céleste « Pennylands » et la pop légère d' »A Death In The Woods » (traitant de la disparition mystérieuse d’une jeune fille) implantent le décor avec ses parfaits arrangements de cordes et de passages à la flûte où l’on explore chaque recoin de la ville.
Et vu que l’on replonge dans les souvenirs d’enfance de Simon Tong, les morceaux paraissent féeriques au fur et à mesure où l’on arpente la ville. L’exemple le plus flagrant est « Sandy Lane » où le tandem vocal harmonieux Peel/Cooper brille de mille feux soutenue par une flûte enchanteresse, ses orchestrations luxueuses ainsi que ses petits soupçons électroniques, mais aussi les très beaux « Signs » (dont les voix auraient été enregistré dans une petite église) et « Little Jerusalem ». The Magnetic North a plus que jamais progressé que ce soit au niveau des arrangements ou au niveau des progressions, notamment sur la lyrique et mélodique « Remains Of Elmer », les nostalgiques « Cergy-Pontoise » (qui est jumelé avec Skelmersdale au cas où vous vous posez la question) et « Exit », ce qui permet de donner une nouvelle dimension à ce Prospect of Skelmersdale.
Le second album du supergroupe prouve à nouveau qu’ils possèdent une sacrée originalité mais surtout un don pour nous faire voyager dans le passé d’un des membres du groupe, en particulier Simon Tong. C’est un parfait moyen pour eux de nous dévoiler une part de leur vécu et de nous présenter leur ville natale sous un aspect angélique. Il y a fort à parier que le prochain album de The Magnetic North sera centré sur Hannah Peel et son Craigavon natal (en Irlande du Nord), vu qu’elle scintille sur le dernier morceau « Run Of The Mill » qui est une reprise de George Harrison qui clôt parfaitement cette belle carte postale.
Note: 8.5/10