Après cinq ans d’absence, The Kills est enfin de retour. On avait laissé le duo anglo-américain chic et choc avec un « Blood Pressures » à la hauteur de ses promesses cinq ans plus tôt et avec une malheureuse blessure au tendon pour le britannique Jamie Hince. Ceci a permis pour les deux de faire un break pour vaquer à leurs propres side-projects. Après nous avoir bluffé avec le troisième album de The Dead Weather, Dodge & Burn, en septembre dernier (chronique ici), Alison Mosshart se sent d’attaque pour reprendre là où s’est arrêté The Kills avec leur cinquième opus Ash & Ice.
Et on a vraiment l’impression que Blood Pressures ne date que de la veille car à l’écoute du blues ténébreux « Doing It To Death » avec ses synthés épileptiques et sa boîte à rythme ensorcelante, on se dit que The Kills n’a pas perdu la main. Et heureusement, j’ai envie de dire ! Car le titre qui suit « Heart Of A Dog » est tout à fait représentatif du duo tout comme le rétro brûlant « Bitter Fruit », « Siberian Nights » sans oublier « Whirling Eye » qui sont caractéristiques pour ses riffs de guitare implacable qui rentrent facilement dans la tête se mêlant aux machines froides, sans oublier la voix pleine de sensualité d’Alison Mosshart.
Mais Ash & Ice, ce n’est pas que ça. L’opus est truffé de sacrées surprises comme les percussions synthétiques et tribales qui viennent habiller le somptueux « Hard Habit To Break » ou encore les beats électroniques de « Days Of Why And How » et du broken-beat de « Let It Glow ». Et plus loin, une touche de douceur vient pointer le bout de son nez avec les reposantes et mélancoliques « That Love » jouée à la guitare et au piano et la plus onirique « Echo Home ». Ah, et on y retrouve même du gospel sur l’excellent « Hum For Your Buzz ». Comme quoi, The Kills s’ouvre à de nouvelles influences, ce qui n’est pas plus mal finalement.
Au final, Ash & Ice remplit toutes ses promesses comme ses prédécesseurs mais là où il se démarque, c’est son hétérogénéité. Le tandem Mosshart/Hince reste fidèle à leur son qui leur est définitivement propre tout en explorant de nouvelles pistes et tout en surprenant davantage via une tension permanente qui réside dans leurs compositions. Ça pour un retour, c’est un sacré retour dans tous les cas.
Note: 7.5/10