En deux albums, Jake Bugg est devenu la valeur sûre de la scène indie rock britannique à seulement 22 ans. Et surement un des rares talents à être apprécié par ce rageux de Gallagher. Il s’en est passé des choses pour le natif de Nottingham avec le succès de son second opus bien électrique Shangri-La produit par Rick Rubin et une tournée mondiale colossale qui s’en est suivi. Trois ans plus tard, le revoilà regonflé à bloc avec un troisième opus nommé On My One.
Ici, il fait un détour à 90° en retournant aux sources country-folk de son premier opus éponyme avec le premier titre éponyme qui ouvre l’opus résolument calme et mélancolique où Jake Bugg nous fait une brève biographie de sa carrière (« I’m a poor boy from Nottingham, I had all my dreams but in this world they’re gone »). On ne peut pas nier sa franchise dans ses textes, c’est certain. Mais très vite, le morceau suivant « Gimme The Love » viendra réveiller son auditeur et évoque le spectre de Shangri-La pour son côté catchy et implacable.
De l’amour, en veux-tu, en voilà et Jake Bugg nous en donne plein avec des titres sentimentaux comme « Love, Hope And Misery » et « The Love We’re Hoping For » entre autres. Au milieu de tout ça, il tente de nouvelles choses quitte à perdre sa crédibilité comme sur « Ain’t No Rhyme » où il ose rapper. Grimace. Mais c’est pas faute d’avoir essayé pourtant. Et puis, il y a aussi les indescriptibles mais intrigants « Bitter Salt » et « Never Wanna Dance » quasi-soulful qui montrent que le bonhomme a plus d’un tour dans son arc quand il s’agit d’expérimenter de nouveaux genres, surtout à côté des standards classiques comme le rythmique « Put Out The Fire », « All That » et autres « Hold On You ».
Avec On My One, Jake Bugg nous dévoile sa facette la plus personnelle. Contrairement à ses prédécesseurs où il avait été aidé, ce troisième opus est le premier à être conçu par ses dix doigts comme un grand. Et il est clair que cet album manque quelque peu de surprises et de cohésion mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas se mouiller, non plus.
Note: 7/10