Grace à son album Impossible Truth en 2013, la cote de popularité William Tyler augmente sans cesse, contrairement à celle de Hollande. Et il y a bien une raison à cela: son mélange d’Americana, de folk et de pop psychédélique fait des merveilles et raconte une différente histoire à chaque album. Trois ans plus tard, le guitariste originaire de Nashville, ancien membre de Lambchop, nous raconte une nouvelle histoire passionnante du nom de Modern Country, son premier album pour le label Merge Records.
Entouré de Darin Gray (Jim O’Rourke) à la basse, de Glenn Kotche (Wilco) aux percussions et de Phil Cook (Blind Boys of Alabama), Modern Country se veut plus collectif et moins individualiste que son précédesseur. William Tyler nous régale à nouveau par des compositions instrumentales qui sont dominées par une six-cordes bien présente comme sur la longue et cinétique « Highway Anxiety » durant 9 minutes, la folk maniérée de « I’m Gonna Live Forever (If It Kills Me) » ou encore des morceaux plus courts comme « Kingdom Of Jones » et « Albion Moonlight ».
Durant 40 minutes, on a l’impression de voir les paysages arides se défiler sous nos yeux pendant que les titres atmosphériques de Modern Country parcourent nos oreilles, notamment avec « Gone Clear » et « Sunken Garden » qui nous donnent d’incroyables frissons. La conclusion de 8 minutes 25 nommée « The Great Unwind » vaut également le détour à cause de ses premières minutes contemplatives avec ses synthés planants et ses gazouillis d’oiseaux. Et à mi-chemin, le morceau redémarre et prend des airs de krautrock totalement surprenant, ce qui démontre le talent du guitariste de Nashville.
Au final, on est loin du côté sophistiqué de Impossible Truth, Modern Country constitue un nouveau tournant dans le parcours discographique de William Tyler. Convoquant aussi bien les spectres de Dire Straits que de Glenn Jones, ce nouveau road-trip musical viendra éveiller nos sens grâce à son incroyable sens du détail et sa musique parfaitement imagée. Un autre must de cette année.
Note: 8.5/10