Depuis fin août, presque toute la presse s’arrache de cet individu: Morgan Delt. Le Californien avait auparavant publié un premier opus éponyme sorti dans le plus grand des calmes sur le label Trouble In Minds en 2014 sans que grand monde s’en aperçoive. Mais cette année, son destin va basculer car il est signé sur le prestigieux Sub Pop que je ne présente plus (si ce n’est le label qui signe tous les futurs groupes indie rock en vue afin de donner une image plus jeune) et publie dans la foulée un second album du nom de Phase Zero.
Ce titre est plutôt bien choisi car on voit Morgan Delt qui évolue dans sa musique. Fini les bizarreries lo-fi des débuts, place à une pop psychédélique ensoleillée, envoûtante et concise sentant bon le soleil de Californie avec Phase Zero. Avec des sublimes ballades comme « I Don’t Wanna See What’s Happening Outside » et « The System Of 1000 Lies », on rentre dans le vif du sujet: ça sent le reverb, les effets et autres sonorités psychés, les arpèges de guitare mélodiques et cristallines et les tempos pépères sans oublier la voix nonchalante du bonhomme. Ça fourmille de bonnes idées et on ne va pas s’en plaindre.
Phase Zero transpire l’épanouissement à plein nez et on a l’impression de flotter durant ces dix morceaux résolument planants à l’image de « Sun Powers » aux blips électro dynamiques et de la conclusion très 60’s « Sun Seasick Day » qui valent à elles seules l’intérêt qu’on se penche sur ce disque. Quelques pièces viennent noircir quelque peu cet opus ensoleillé comme l’inquiétant « Mssr. Monster » et le ténébreux « The Age Of Birdman » mais n’en restent pas néanmoins satisfaisants.
Au final, pas besoin d’hallucinogène et autres acides quand on peut planer en musique et surtout avec Morgan Delt. Phase Zero fait parti de ces albums à écouter en une traite et on y voit le Californien repartir de zéro et digérer de nombreuses influences (Beach Boys, Tame Impala, Mac DeMarco, Ariel Pink…) pour nous offrir une oeuvre calibrée et bien fraiche.
Note: 8.5/10