Nota bene: Cette chronique a été rédigée en mai 2016 mais n’a jamais été publiée auparavant. Elle a été mise à jour en janvier 2017. Depuis la parution de ce premier EP, je suis agréablement surpris de voir à quel point la carrière de Petit Biscuit a pris un sacré bon coup. Le fait qu’il soit lauréat du Fair 2017 du haut de ses 17 piges mérite tout mon respect.
Il n’y a vraiment pas d’âge pour se lancer dans la musique. On remarque plus souvent de nouveaux talents qui débarquent l’air de rien mais qui réussissent à se faire un nom grâce à leurs compositions aussi bien entraînantes qu’envoûtantes emmener l’auditeur loin très loin. Ils ont l’air des novices mais possèdent des abilités de vétéran et très rapidement, l’engouement autour d’eux s’amplifie et fait à ce que l’on s’intéresse à eux. Ce qui est le cas pour Petit Biscuit, jeune rouennais de 16 ans qui publie un premier EP exaltant.
A travers ces cinq titres, on devine directement les inspirations de notre hôte: une electronica ni downtempo ni deep house rêveuse et racée faisant voyager et marchant sur les pas de Thylacine, Superpoze mais surtout Fakear qui est l’influence IMPALPABLE. Et ça se ressent énormément MAIS à une différence près: Petit Biscuit possède un petit quelque chose qui lui fera la différence: l’audace de nous emporter loin grâce à ses ondes positives qui se diffusent partout. « Once Again » et « Sunset Lover » font la part aux guitares, aux loops vocaux pitchés ainsi qu’aux beats dansants qui habillent le tout avec précision.
Tantôt planant tantôt poétique mais jamais à court d’inspiration, Mehdi Benjelloun (de son vrai nom) nous montre qu’il ne sait pas faire les choses à moitié. Il explore tous les recoins de sa musique quitte à la rendre tropicale sur le bien-nommé « Jungle » très abouti ou plus pulsative sur « Full Moon » ainsi qu’un redoutable « Iceland » qui vient clore cette marche élégante. Petit Biscuit avait déclaré récemment: « Je peux partir d’une inspiration visuelle, sonore ou d’un souvenir. Ce n’est pas toujours très précis mais c’est souvent quelque chose de visuel. L’image et la musique vont très bien ensemble. Il faut un peu de mélancolie mais qu’elle soit toujours nuancée. » Et nul doute que ce premier EP définit parfaitement bien l’univers coloré et ambitieux du jeune prodige de Rouen. On sent qu’une longue route est toute tracée pour lui en cette année 2016.
Note: 8/10