Nota bene: Cette chronique a été rédigée fin août 2016 mais a été mise à jour en janvier 2017.
Tout le monde connaît le groupe Alt-J, ça c’est un fait. Tout le monde (dont moi) a adoré leur premier album An Awesome Wave en 2012 mais moins leur successeur This Is All Yours en 2014, ça aussi c’est un fait. Mais savez-vous qu’un des membres du groupe a un talent caché ? Il s’agit du batteur Thom Sonny Green qui décide de s’émanciper en solo avec un premier album High Anxiety.
Ce premier opus vient tout simplement des expériences personnelles qu’a du affronter le batteur durant les tournées avec son groupe où il a du affronter ses problèmes d’anxiété et de surdité. Ainsi, à travers ces 21 morceaux instrumentaux, on navigue dans la psychologie sombre et détruite du personnage où l’indie folk/art-rock d’Alt-J laisse place à des terrains électro expérimental avec des soupçons de hip-hop. Dès la première plage « Vienna », nous voilà plongé dans les limbes, le noir complet et c’est comme ça pendant une bonne heure. Des titres comme « Market », « System » et autres « 40 Beers » surfent dans cette même vague.
Tandis que l’on traverse des destinations qui donnent envie ou pas (« Arizona », « Oslo », « Cologne », « Houston », « Oakland », « Phoenix »), Thom Sonny Green nous accueille dans un univers ténébreux où les claviers et les beats glaciales s’unissent pour nous glacer le sang chaque minute qui passe. Il arrive que des samples vocaux s’invitent de temps en temps comme sur « Ping » utilisées comme une texture finement sculptée ou autres bizarreries sonores comme « V V V V ». High Anxiety s’enchaîne avec une incroyable fluidité sans que l’on se rende compte de quoi que ce soit, notamment sur le duo « Grounds » et « Beach ».
Ce premier album solo est un plutôt bon essai thérapeutique et intimiste de la part du batteur d’Alt-J. Malgré ses quelques longueurs et autres redondances, Thom Sonny Green privilégie les changements d’ambiance et d’humeur durant ces 21 titres qui auraient pu faire office de bande originale à cause de ses instrumentaux atmosphériques mais anxiogènes. Voilà de quoi patienter pour le troisième album du trio de Leeds.
Note: 7/10