Strand of Oaks – Hard Love

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On avait laissé Strand of Oaks avec un HEAL très beau et déchirant en 2014, album où il clame avoir failli perdre la vie suite à un accident de voiture, qui lui a valu des meilleurs suffrages. Et depuis, Timothy Showalter s’est fait discret après sa tournée, en a profité pour se friter contre un autre musicien barbu Father John Misty avant de revenir cette année avec un cinquième album intitulé Hard Love.

Après avoir été victime d’un accident sur HEAL, l’heure est venu pour Strand of Oaks de se préparer à l’après. Pourtant, l’heure n’est pas vraiment à la fête et à la bonne humeur, on est plus dans une ambiance réunion post-dépression entre copains sur Real Love où Timothy Showalter prend vraiment l’ampleur des conséquences de ses actions comme sur le morceau-titre qui envoie du bois et sur le tube FM « Radio Kids » aux allures de The Remplacements ou les intonations de Jim James sur « Quit It ».

Mais grâce à l’aide de Nicolas Vernhes à la production, le musicien originaire d’Indiana réussit à sortir de sa zone de confort sur ce nouvel opus, allant à des contrées bluesy et psychédéliques sur « Everything » et d’autres plus exaltantes comme « Salt Brothers » avec sa mélodie à la guitare entêtante et « On The Hill ». Cependant, il n’oublie pas pour autant de faire pleurer les chaumières avec justement le bien-nommé « Cry », une très belle composition au piano qui est vite rejointe par des notes de guitare et des sonorités presque inquiétantes qui prennent le dessus au fur et à mesure. La bizarrerie est également à souligner, comme sur la conclusion bien ambitieuse du nom de « Taking Acid and Talking To My Brother » où il raconte avoir failli perdre son frère après qu’il ait souffert d’une crise cardiaque. Pendant huit minutes, on se laisse entraîner par cette danse psychédélique de 8 minutes où l’on croirait à un mélange de Grateful Dead et de Velvet.

Strand of Oaks abandonne progressivement le côté traditionnel pour aller viser plus haut sur Hard Love. Le musicien américain conforte de plus en plus sa place dans l’élite de meilleurs lyricistes et compositeurs de l’indie folk-rock moderne avec ce cinquième opus aussi passionnant qu’étrange parfois.

Note: 8/10