King Gizzard & The Lizard Wizard – Murder Of The Universe

Pour cette année 2017, King Gizzard & The Lizard Wizard s’est lancé dans le défi de sortir cinq albums. On avait déjà eu un premier aperçu en début d’année avec l’album inventif Flying Microtonal Banana (chroniqué ici) et Stu Mackenzie et son groupe se lancent dans un opéra-rock psychédélique nommé Murder of The Universe. Et attention, il va falloir s’accrocher !

Ce dixième (!) album est divisé en trois actes: le premier acte se nomme The Tale of The Altered Beast et raconte l’histoire d’un humain qui tombe par hasard sur une créature mi-humaine mi-bête appelée l’Altered Beast. Introduite par un « A New World » macabre et soutenue par la narration d’une certaine Leah Senior, on suit le périple entre l’humain et l’Altered Beast qui se poursuivent avant de n’en faire qu’un. On suit intelligemment le tour de passe-passe entre les tueries garage-punk psychédélique que sont « Altered Beast » subdivisé en quatre chapitres et « Alter Me » subdivisé en trois chapitres avant de connaître l’apothéose avec la conclusion « Life / Death » indiquant une nouvelle dimension.

Et très vite, on change de rythmiques et de constructions musicales tout en restant dans le domaine krautrock-garage-punk-psychédélico-gothique avec le second acte nommé The Lord of Lightning vs. Balrog. Ici, on a plutôt affaire entre un combat féroce entre les forces du mal et du bien avec d’un côté The Lord of Lightning (le bien) et Balrog (le mal) avec toujours la narration de Leah Senior comme principal témoin. Stu MacKenzie et ses comparses continuent de balancer la sauce avec des tueries noisy comme « The Lord of Lightning »et autres « The Balrog » et je vous épargne l’épilogue. Suite à cela, on enchaîne avec le troisième acte final intitulé Han-Tyumi and the Murder of the Universe où cette fois-ci, c’est Stu qui narre le récit à la place. Ici, on suit l’aventure d’un cyborg qui souhaite vomir mais ne peut pas. Il décide de créer une créature nommée le « Soy-Protein Munt Machine » qui ne sert qu’à vomir. Mais à vous de savoir ce qu’il va en devenir en écoutant les pièces complètement décalées et ambitieuses nommées « Han-Tyumi the Confused Cyborg », « Vomit Coffin » ainsi que la conclusion épique en spoken-word.

Une fois de plus, King Gizzard & The Lizard Wizard est encore au-dessus du game avec cet opéra-rock psychédélique à la fois geek, délirant mais totalement dénonciateur. Car si l’on prête attention à ce Murder of The Universe, on ne peut pas s’empêcher d’établir un parallèle à notre société actuelle obsédée par le monde virtuel, complètement entravé des relations humaines qui mènent à l’aliénation. Encore une fois, les Australiens nous surprennent encore et les trois prochains albums de 2017 devraient encore plus fous, espérons.

Note: 8/10