Nous avions fait la connaissance de Sunflower Bean en 2016 avec leur premier album bien implacable du nom de Human Ceremony (chroniqué ici). Julia Cumming (chant, basse), Nick Kivlen (chant, guitare) et Jacob Farber ont le monde à leurs pieds avec leur univers indie rock néo-psychédélique traversant les décennies à vitesse grand V et sans jamais perdre le fil de leurs idées. Deux ans plus tard, le trio de Brooklyn passe à l’étape supérieure avec Twentytwo In Blue produit par Jacob Portrait d’Unknown Mortal Orchestra et Matt Molnar, ex-Friends.
Contrairement à son grand frère qui distillait énormément d’influences musicales, Sunflower Bean ne s’en cantonne qu’à un seul pour rendre le contenu plus homogène et cohérent. Après une introduction riche en riffs fuzzy du nom de « Burn It », Julia Cumming et sa clique fait revivre l’âge d’or des années 1970 à travers des morceaux mélodiques comme le rétro sublime « I Was A Fool » mais également « Twentytwo » où elle nous fait part de ses frustrations en raison du passage à l’âge adulte. Il en est de même pour les imparables « Crisis Fest » et « Only A Moment » ainsi que le garage-rock plus furieux de « Human For » montrant toute la maturité acquise du groupe de Brooklyn.
Même si il est vrai que Julia Cummings prend une place plus prépondérante au chant sur ce Twentytwo In Blue, Nick Kivlen a toujours son mot à dire. Lui qui signe un solo de guitare pour le moins décomplexé sur le premier morceau, il n’hésite pas à prendre le micro en temps voulu avec « Puppet Strings » poussant un « I used to have dreams, now I threw them away ». N’hésitant pas à arpenter des compositions plus pop et plus homogènes, Sunflower Bean nous fait rappeler que ce n’est toujours pas facile de vivre dans un monde bien étrange à l’âge de 22 ans. Et ce Twentytwo In Blue moins décomplexé est une nouvelle réussite de la part de nos new-yorkais préférés.
Note: 8.5/10