Après une poignée d’EPs qui leur ont valu une certaine reconnaissance auprès de ses pairs, Cabbage est désormais prêt à prendre d’assaut la scène indie britannique. Un peu comme Idles l’année dernière, le quintet de Manchester pratique un punk sale, rugueux et totalement contestataire, mais à une différence près. C’est à l’écoute de ce premier album Nihilistic Glamour Shots que l’on comprend pourquoi.
Lee Broadbent (chant) et Joe Martin (chant et guitare), Eoghan Clifford (guitare), Stephen Evans (basse) et Asa Morley (batterie) mettront tout le monde d’accord dès les premières secondes de « Preach To The Converted » qui sentent bon le post-punk brûlant et DIY. Il est suivi de très près par les incendiaires « Arms Of Pleonexia » et « Molatov Alcopop » frôlant les sonorités garage mais définissent parfaitement leur musique nihiliste. Après le très effréné « Postmodernist Caligula », le quintet n’hésite pas à ralentir la cadence afin de nous laisser souffler un peu avec « Exhibit A », comme quoi ils possèdent quand même un fond de sensibilité.
Les spectres de Cramps, Joy Division mais également Magazine et The Hives ne sont jamais lointains et ils sont parfaitement dissimulés à travers ce premier opus riche en références apocalyptiques. Tour à tour rock’n’roll, punk voire même blues comme sur « Disinfect Us » et « Perdurabo », Cabbage incite au pogo de temps à autre notamment avec « Obligatory Castration ». Il suffira d’un dernier tour de force avec l’impressionnante conclusion nommée « Subhuman 2.0 » aux arrangements taillés sur mesure montrant qu’ils n’ont vraiment pas froid aux yeux.
En somme, Cabbage nous a pondu un disque impressionnant qu’est ce Nihilistic Glamour Shots. Il faudra beaucoup de courage pour adhérer à cet opus viscéral riche en hymnes fédératrices axés sur les visions chaotiques d’un monde qui se meurt à petit feu. C’est sans compter sur la musique bien brutale de nos cinq mancuniens qui possèdent le punk d’antan dans la peau en soulevant diverses questionnements afin de provoquer une réaction à l’auditeur.
Note: 7.5/10