Si il y a beaucoup d’artistes et de groupes indie rock américains en vergogne ces derniers temps, c’est en partie grâce à Dear Nora. Méconnue chez nous, elle est un peu la référence-clé des groupes comme Girlpool, Waxahatchee, etc. Un peu le groupe indie rock préféré de ton groupe indie rock préféré en somme. Si elle a regagné en popularité, c’est grâce au label Orindal Records qui a eu la brillante idée de rééditer son classique intitulé Mountain Rock de 2004. Cette année, la native de Portland fait son grand retour avec son nouvel album intitulé Skulls Example.
Katy Davidson, de son vrai nom, est accompagnée de ses acolytes de longue date que sont Zach Burba (basse, synthés) et Greg Campanile (batterie) et reprend là où elle s’est arrêtée en chemin quatorze ans plus tôt. Ainsi, on retrouve tout le savoir-faire qui a établi sa légende mais avec un petit twist plus moderne à travers des morceaux DIY bien entraînants mais charmants que sont « White Fur », « New To Me » mais encore des perles comme « Sunset On Humanity » qui incitent à l’évasion.
La voix soyeuse de Katy Davidson rayonne sur des compositions bucoliques aux douces reverbs de guitare et aux rythmes chaloupés donnant des moments de bravoure à l’image du groove léger de « Simulation Feels » ainsi que « Worship The Cactus » et « Black Truck » où on aurait vraiment cru entendre Santigold sur le refrain. Au milieu du schéma classique voix/guitare/basse/batterie qui subsistent sur les 3/4 de l’album, des petits aspects synthétiques font leur apparition pour des moments pour les moins mémorables. On pourra citer entre les ballades mystiques du morceau-titre et « Long Distance » mais aussi les plus hypnotiques « Antidote For Mindlessness » et « Creature Of Habit ».
Après quatorze années d’absence, Dear Nora ne nous déçoit pas du tout et avec Skulls Example, on est plutôt content qu’elle et ses acolytes soient de retour parmi nous. Ne trahissant jamais ses origines, le side-project de Portland réussit à concilier indie folk et bedroom-pop lo-fi contemporain avec un petit soupçon de modernité afin de nous prouver qu’elle reste la référence absolue de cette scène de plus en plus concentrée. La reine est de retour et elle reprend sa couronne.
Note: 8/10