Ty Segall & White Fence – Joy

Lorsque deux titans du label Drag City Records se réunissent, c’est toujours un événement dans la sphère indie américaine. On peut se passer de réciter par cœur les parcours de Ty Segall et de Tim Presley alias White Fence tant leurs épopées musicales sont connus de tous. Six ans après leur premier album collaboratif nommé Hair, ils remettent le couvert pour cet été avec leur successeur intitulé Joy.

Tandis que le prédécesseur fut dominé par le garage-rock brûlant du blondinet californien, ce nouvel opus se veut plus expérimental et improvisé avec la patte prédominante de Tim Presley. Plus indie pop et plus aérien, Ty Segall & White Fence nous concocte 15 morceaux ultra-courts mais efficaces comme tout avec entre autres « Please Don’t Leave This Town », le très rythmé « Body Behavior » et « Good Boy » s’enchaînant à vive allure. En 30 minutes, le tandem chic et choc assume ce côté patchwork avec tantôt des titres agréables mais peu mémorables (« Hey Joel, Where You Going With That », « Grin Without Smile ») tantôt des réussites pop (« A Nod », « Do Your Hair »).

Il ne fait aucun doute que l’alchimie Ty Segall & White Fence fait encore des ravages malgré leurs improvisations foutraques et hors du commun dignes de Syd Barrett. A la fois noisy sur « Prettiest Dog » et « Other Way » frôlant le punk ou complètement loufoque avec « Rock Flute », Joy néglige pas pour autant son côté pop qui est mis en avant sur la fin de l’opus avec entre autres le précieux « She Is Gold » ou le final résolument folk nommé « My Friend ». Ce second disque résolument expérimental des titans de l’indie rock américain de cette décennie vaut plusieurs écoutes pour capter le génie fou de ces deux-là.

Note: 7.5/10