Broncho a beau avoir publié trois albums mais ils sont malheureusement passés inaperçus. Ce qui est dommage car le groupe de Tulsa possède une bonne alchimie et leur discographie regorge souvent d’innombrables pépites. Deux ans après leur valeureux Double Vanity, le groupe formé par le vaillant Ryan Lindsey remet les bouchées doubles avec leur successeur intitulé Bad Behavior.
En réaction avec les récents événements qui ont ébranlé l’Amérique à savoir les infâmes élections de 2016 en passant par l’affaire Harvey Weinstein ayant donné naissance au mouvement #MeToo, il est clair que Broncho ne peut pas rester les bras croisés. Le groupe a des choses à dire notamment sur des morceaux infectieux comme l’introduction percussive intitulée « All Choked Up » qui donne le ton de ce Bad Behavior. A travers un melting-pot musical avec le fiévreux et sexy « Weekend » sans oublier la pop ponctuée de groove de « Boys Got To Go » et « Undercover », le quintet laisse parler son mécontentement mais de façon mielleuse et poétique.
A travers l’interprétation chaloupée de Ryan Lindsey et des guitares tantôt funky tantôt acérés, Bad Behavior arrive à concilier ambiances pour les moins dansantes liées aux textes aussi bien provocatrices que réfléchies. Il joue sans cesse sur les sous-entendus comme sur « Family Values » où il clame sur un ton nonchalant: « I’ve got a thing for your mother, I’ve got a thing for your father ». Broncho est bien évidemment inspiré allant puiser vers les Beach Boys sur « Big City Boys » ou du Buddy Holly sur « Get In My Car » en passant par les Stones sur la conclusion rock’n’roll dansante de « Easy Way Out ».
Bad Behavior fait parti de ces disques à réécouter à plusieurs reprises pour capter le message indirectement envoyé à l’auditeur. Broncho fait l’état du monde qui se meurt à petit feu depuis maintenant deux ans sans pour autant jouer le rôle de moralisateur, et c’est à ça qu’on les reconnait.
Note: 8/10