The National – I Am Easy To Find

Il ne fait aucun doute que The National soit un des plus grands groupes que le monde de l’indie rock actuel ait connu. Fêtant sa deuxième décennie cette année, le groupe new-yorkais avait effectué leur grand retour après leurs side-projects plus que fructifiants et autres productions pour les autres artistes avec Sleep Well Beast en 2017 (chroniqué ici) qui fut honorable mais légèrement en-deçà de leur chef d’oeuvre Trouble Will Find Me. Au final, à quoi s’attendre avec I Am Easy to Find ? Du grand ou pas ?

Pour ce huitième album, The National continue d’élargir leurs horizons musicales en alliant le passé et le présent pour en faire quelque chose d’uniforme. Pour ces seize nouveaux morceaux pour une bonne heure de musique, I Am Easy to Find est remarquable pour mettre en avant le rythme plutôt que la voix désabusée de Matt Berninger afin de creuser un peu plus profondément leur inspiration. Et c’est à travers des morceaux plus rythmés comme l’ouverture nommée « You Had Your Soul With You » où la voix de la bassiste de David Bowie qu’est Gail Ann Dorsey ou les plus agités « The Pull of You » et « Where Is Her Head » ou des moments plus lumineux et lancinants avec « Quiet Light », « Roman Holiday » et « Hairpin Turns » qui sont menés au piano.

Mentionnons également d’autres morceaux aux arrangements somptueux de cordes à l’image de « Oblivions » et « Not In Kansas » qui valent leur lot d’émotions. I Am Easy to Find se veut donc un grand voyage musical bien audacieux qui fut influencé par le travail du réalisateur Blake Mills qui avait entre autres illustré le moyen-métrage de l’opus mettant au centre l’évolution d’une femme au cours de la vie. Et la femme est l’élément central de cet opus et Matt Berninger ne joue que le figurant. Ce n’est pas un hasard si l’on croise non seulement Gail Ann Dorsey tout au long de ce disque mais également Sharon van Etten, Lisa Hannigan, Mina Tindle (si si, je vous jure), Kate Stables de This Is The Kit ou bien même le Brooklyn Youth Chorus qui donnent de la voix sur « Dust Swirls In Strange Light ».

Ces éléments ont fortement joué sur le travail toujours aussi ingénieux des frères Dessner qui nous offrent des mélodies plus lumineuses et des trouvailles sonores audacieuses comme sur « Rylan » et « Light Years ». Malgré quelques moments de redondance et de mou (« So Far So Fast »), The National continue à impressionner son entourage avec ce disque créatif et aussi bien construit comme on en fait plus. Les fans du groupe de Brooklyn pourront facilement trouver leur voie sur cet opus.

Note: 8/10