The National – Sleep Well Beast

C’est dire que l’on attendait ce fameux successeur de Trouble Will Find Me. Quatre ans, c’est le temps qui sépare cet opus grandiose et ce nouvel album de The National attendu comme le Messie. Il faut dire qu’entre temps, le gang new-yorkais a multiplié side-projects sur side-projects: Pfarmers, EL VY, LNZNDRF, Planetarium et j’en passe. Tout comme les frères Dessner qui enchaînaient production sur production: This Is The Kit, Frightened Rabbit, Lisa Hannigan, Mina Tindle etc… Nous sommes en 2017 et Matt Berninger et sa clique reviennent en pleine forme avec leur septième opus intitulé Sleep Well Beast.

Et que l’on se rassure, The National n’a rien perdu de sa superbe durant ces années d’absence, bien au contraire. Après s’être dispersé de partout géographiquement parlant, les New-Yorkais nous embarquent dans une nouvelle odyssée musicale en sortant de leur zone de confort pour aller confronter de nouvelles sonorités. Des rythmiques électroniques viennent s’y frotter tandis que l’on retrouve tout ce qui a fait la recette du groupe, c’est-à-dire le chant désabusé et toujours aussi baryton de Matt Berninger qui se mêlent parfaitement aux jeux de guitare des frères Dessner et à la batterie quasi-tribale de Bryan Devendorf.

Mais on n’en est pas encore là car l’introduction pianistique et sombre de « Nobody Else Will Be There » vient planter le décor avant que les choses sérieuses commencent vraiment avec des sommets comme « Walk It Back » (qui a valu une critique virulente de Karl Rowe en raison d’un passage du bonhomme critiquant l’ère Bush pour mieux le retranscrire à l’ère Trump) et les morceaux pop atmosphériques de « Empire Line » et le très expérimental « I’ll Still Destroy You » avec un épique solo de batterie. Toujours capable de passer d’un extrême à un autre, The National nous caresse avec des morceaux mélancoliques et lyriques comme « Born To Beg », » Guilty Party » et autres « Cairn At The Liquor Store » ou nous agresse avec des titres plus rock et énergiques tels que « Day I Die », l’impressionnant single « The System Only Dreams In Total Darkness » ou encore « Turtleneck ». Il ne manque plus qu’un final expérimental nommé « Sleep Well Beast » où pendant 6 minutes, on se laisse emporter cette atmosphère maussade avec un final à la TV On The Radio.

Avec ce nouveau disque tant attendu des New-Yorkais, nul ne doute qu’ils sont encore au-dessus de la mêlée. Même si il n’atteint pas les sommets des éternels chefs-d’œuvre comme Boxer et High Violet mais plutôt du côté d’Alligator niveau qualité, Sleep Well Beast prouve que Matt Berninger et ses acolytes ne sont pas du genre à recycler les vieilles idées pour satisfaire le monde mais en élargissant au plus loin leurs influences musicales pour nous offrir une bande-son atmosphérique qui bercera nos saisons automnales et hivernales. Une fois de plus, The National ne déçoit pas.

Note: 8/10

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