Alex Cameron – Forced Witness

L’année dernière, Alex Cameron nous a prouvé qu’il pouvait y avoir une vie après Seekae, la preuve avec son premier album solo Jumping The Shark (chroniqué ici). Le dandy australien s’est offert une reconversion plutôt réussie en flirtant avec les sonorités 80’s et ça a fait plutôt son effet. Et vu que ça a bien marché pour lui, notre homme de l’année 2016 a décidé de rempiler pour une seconde livraison intitulée Forced Witness.

Entouré de Jonathan Rado de Foxygen à la production, Brandon Flowers du groupe The Killers ainsi que de son fétiche saxophoniste Roy Molloy, Alex Cameron reprend là où il s’est arrêté auparavant. Et il continue à faire ce qu’il sait faire le mieux: le crooner mais avec une touche d’ironie et de parodie sans tomber dans la caricature, s’il vous plaît. Voilà à nouveau de futurs tubes pop dignes des années 1980 en puissance à se mettre sous les oreilles comme « Candy May », « Runnin’ Outta Luck » sans oublier l’incroyable « Country Figs » avec son piano électrique enjoué et le discoïde « The Chihuahua » aux percussions fiévreuses où l’Australien s’amuse comme il peut. Ou pas en fait.

Car même si la musique peut s’avérer festive et quelque peu ringarde, les textes du bonhomme sont moins gais en revanche. Il est question de misère sexuelle d’un SDF ou de « faggots » (pédés, tapettes en anglais…) sur « Marlon Brando » ou des femmes qui séduisent des gens sur la Toile mais qui sont derrière leurs écrans sont en réalité des arnaqueurs nigérians sur la ballade pop gracieuse de « True Lies ». Bref, le tout est chanté avec tant de grandiloquence et tant de classe que l’on parvient à acquiescer à 200 %. Même lorsqu’il invite Angel Olsen à partager le micro sur la somptueuse ballade « Stranger’s Kiss », on est conquis par la grâce des deux protagonistes. Si Jumping The Shark était la naissance du personnage, Forced Witness est forcément l’évolution et les tourments de l’Australien le tout parsemé d’ironie bien entendu.

Note: 8/10