Une de mes grosses claques musicales de cette année se nomme Y La Bamba. Tandis que le monde entier n’avait que d’yeux pour Rosalia (et je ne juge pas, chacun ses goûts après tout), le projet musical de Luz Elena-Mendoza est celui qui m’a le plus scotché ces douze derniers mois. À commencer par son dernier album nommé Mujeres qui est riche en surprises.
Ce qui fait de Mujeres un disque absolument irrésistible, c’est tout simplement la fusion musicale entre indie rock, dream-pop, pop psychédélique et influences latines bien prononcées en référence aux racines mexicaines de Luz Elena-Mendoza. L’auteure-compositrice-interprète fascine tout au long à travers des titres ayant de quoi faire penser à du Cocteau Twins ou CocoRosie sur des morceaux aussi bien oniriques qu’entraînants comme « My Death », « Cuatro Crazy » et le planant « Lightning Storm ».
C’est à coup de guitares chicano jangly et de rythmiques musclées tendant parfois vers la bossa-nova comme sur l’ensorcelant « Conocidos » et l’élégant « Boca Llena » que Y La Bamba arrive à attirer son attention. Mais à s’y pencher de plus près, c’est bien plus que ça. En prêtant attention à ses textes aussi bien interprétés en anglais qu’en espagnol, Luz Elena-Mendoza arrive à émouvoir son auditeur en ouvrant les portes de son intimité et en faisant barrage à la misogynie permanente et aux discriminations sexistes et hispanophobes comme sur le morceau-titre percussif rappelant un peu « My Girls » d’Animal Collective en version débranchée ou bien même « Una Letra » et « Follow Your Feet ».
Mujeres se clôt sur un « De Lejos » aux airs de mariachi psychédélique montrant un virage radical mais complètement assumé. Le cinquième album autoproduit de la native de Portland brille sous un nouveau jour, fascine comme personne et émeut comme jamais. Avec ce melting-pot musical qui fait sa force, il y a de quoi en faire un des plus grands albums de cette riche année mais trop sous-estimés à mon goût.
Note: 9.5/10
Après la grosse claque musicale que je me suis prise avec Mujeres de Y La Bamba, cette dernière a eu la très bonne idée de nous offrir un rab de musique avec un nouvel EP nommé Entre Los Dos paru quelques mois plus tard.
Voici donc sept nouveaux morceaux où Luz Elena-Mendoza continue son introspection et nous offre une véritable thérapie musicale de la façon la plus viscérale qu’il soit. Entre morceaux entraînants à la rythmique bien musclée (« Gabriel », « Rio Sueltos », « Soñadora ») et ballades indie folk touchantes rappelant la Angel Olsen des débuts (« Octavio », « Las Platicas »), Entre Los Dos prolonge le plaisir musical de Mujeres et confirme le statut de la musicienne mexicano-américaine. Une fois de plus, elle passera malheureusement inaperçue cette année mais rien ne vous empêche de vous attarder sur ce bijou musical bien original.
Note: 9/10