Il aura fallu d’une poignée de titres pour que Bongeziwe Mabandla fasse parler de lui. Venu tout droit d’Afrique du Sud, l’auteur-compositeur-interprète s’est fait une jolie place sur le paysage musical avec son afro-folk dépaysant, à un tel point que son nouvel album Iimini était attendu au tournant.
Faisant suite à son emblématique Umilo paru en 2012, Bongeziwe Mabandla convoque la grâce de Michael Kiwanuka et de Tracy Chapman à l’écoute de ces dix titres somptueux et rêveurs. Avec le timbre de voix si caractéristique du musicien lauréat des South African Music Awards de 2018, il est facile de se laisser emporter par la mélancolie douce-amère des morceaux tels que « Mini Esabinda Moyo » qui ouvre le bal mais encore « Salanabani » et « Ndanele » où les petites touches électroniques sont les bienvenues.
Iimini possède une tendance spirituelle durant laquelle Bongeziwe Mabandla se recueille avec ces titres si touchants. Il n’y a qu’à juger l’écoute des plages aériennes de « Khangela » ainsi que de « Bambelela Kum » et de « Ukwahlukana » qui convient le phénomène Son Little pour se rendre compte de cette dimension si divine. Et tandis qu’on se laisse émouvoir par la grâce infinie de « Ndiyakuthanda », une porte se ferme brusquement, un peu comme si nous étions exclus du temple auquel on se recueillait ou comme si la cérémonie venait se clôturer brusquement. Toutefois avec ce second album, Bongeziwe Mabandla reluit comme jamais et l’afro-folk est dans de beaux draps.
Note: 8.5/10
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