Le highlife ghanéen est très loin d’être mort et enterré, croyez-moi. On en veut pour preuve Santrofi qui est un collectif composé de huit musiciens qui pratiquent cet art avec maîtrise et perfection. Repérés par le label allemand Outhere Records qui les signe sur le champ, le groupe présente leur premier album qui fourmille de bonnes vibes pour ce printemps maussade nommé Alewa.
Après avoir enflammé les scènes du monde entier l’an dernier, Santrofi retranscrit leur énergie infectieuse et incantatoire sur ces dix nouveaux morceaux maîtrisant l’art du highlife. Et ils réussissent à relever ce défi avec aisance à travers des titres savamment groovy comme l’introduction nommée « Kokrokoo » sans oublier le morceau-titre et « Kwaa Kwaa » nous transportant cinq décennies en arrière. Alewa convoque les guitares funky et les rythmiques ensorcelantes pour des saveurs inoubliables avec « Africa » et « Odo Maba ».
On avait vu le collectif jouer auprès des plus grands comme Ebo Taylor, Pat Thomas ou encore Osibisa et ce n’est pas un hasard si Santrofi mené par le bassiste et producteur Emanuel Ofori qui a un sacré sens du rythme nous ensorcelle comme jamais. Il suffit de juger les écoutes des morceaux addictifs et explosifs tels que « Cocoase », « Adwuma » ainsi que « Kwabena Amoah » pour six bonnes minutes de transe locale.
Après avoir autant remué sur de la highlife de qualité, le groupe ghanéen nous offre une conclusion beaucoup plus soulful et langoureuse du nom de « Mobo » prouvant toute la versatilité de Santrofi. Donc oui, le highlife a encore de beaux jours devant lui et ce Alewa en est la preuve concrète et c’est ce dont on a besoin en ces temps bizarres.
Note: 8.5/10