À ce stade, on pourra dire qu’Angel Deradoorian possède une carrière solo des plus respectables. L’ex-musicienne de Dirty Projectors s’est réinventée et a publié des disques mémorables et inventifs avec notamment le dernier Eternal Recurrence en date de 2017 (chroniqué ici). Trois ans plus tard, elle repousse les limites de sa créativité musicale avec Find The Sun.
La musique de Deradoorian a toujours été qualifié de spirituelle et ce Find The Sun n’en fait pas exception. Puisant son inspiration après une retraite spirituelle suite à une période traumatique, la musicienne souhaite nous embarquer dans ce périple où nous en sommes les guides et non les spectateurs. Très vite, les influences art-rock et dignes de Can, Pharoah Sunders et Sun Ra se font ressentir à travers des pièces élégantes telles que « Red Can » et « Corsican Shores » qui débutent cette cérémonie astrale.
On flotte dans l’espace tout au long avec ces compositions aussi bien anxiogènes avec la batterie effrénée de « Saturnine Night » et le chamanique « The Iluminator » où les psalmodies de Deradoorian se mêlent aux solos de flûte éclatés, aux bruits de bol tibétain et d’océan que célestes avec le magnifique « Monk’s Robes » aux partitions de piano enchanteresses. La musicienne résidant désormais à New-York qui est accompagnée de Dave Harrington de Darkstar et de Samer Ghadry nous offre une épopée aussi bien astrologique que psychédélique avec « It Was Me » et « Devil’s Market » nous faisant perdre pied avec la réalité. Il ne manquera plus qu’un « Sun » en guise de final véritablement élégant qui résume ce Find The Sun à mi-chemin entre Michelle Blades et Trish Keenan si elles prenaient un ticket vers l’espace en quête d’une paix intérieure. Ce disque méditatif est idéal pour ces temps obscurs.
Note: 9/10