Après Moses Sumney et Vagabon, la scène indie américaine continue de mettre en avant des talents de demain issus du mouvement BIPOC (Black, Indigenious, People of Color). Cette fois-ci, c’est au tour d’Anjimile né à Boston et résidant du Texas mais est originaire du Malawi de faire forte impression. Très vite, il a été plébiscité par un bon nombre de ses pairs et son premier disque du nom de Giver Taker a de quoi convaincre plus d’un.
À l’écoute de ce premier disque, on sent qu’Anjimile a beaucoup écouté du Sufjan Stevens et cela se ressent sur des compositions indie folk à tendance baroque et aux sublimes arrangements. Le bonhomme qui se revendique trans et non-binaire ouvre les portes de son intimité à son auditoire d’une facilité déconcertante que ce soit sur « Your Tree » qui ouvre le disque mais également sur « Baby No More » et « Not Another Word » qui auront de quoi nous émouvoir.
Avec son interprétation quasi-chuchotée, Anjimile nous présente son univers parsemé d’embûches. Le programme de Giver Taker n’est pas très joyeux en revanche tant on se met à la place de notre hôte qui a dû se battre pour assumer son identité tandis que son entourage se rétrécit au fil du temps avec ses amis décédés sur le morceau-titre ou sa famille sur « 1978 » et sur « In Your Eyes » aux compositions si chaleureuses et élégantes. On appréciera également le clin d’œil à ses origines sur « Ndimakukonda » et « Maker » où le lien entre le Malawi et les États-Unis est splendidement assuré tandis qu’Anjimile est en quête de spiritualité tout au long avec une sublime conclusion nommée « To Meet You There » en guise de rédemption. Avec Giver Taker, la grâce et l’élégance sont suffisants pour enivrer son auditoire et Anjimile l’a bien cerné.
Note: 9/10