Ah, ils nous ont laissé de sacrés souvenirs Sigur Ros. Et dire que cela fait un bon bout de temps que le groupe islandais n’avait rien publié depuis leur Kveikur paru en 2013. Suite à cela, c’est devenu un peu le gros flou entre scandales et rumeurs de séparation ou de retour avorté. Durant ce laps de temps, Jónsi a décidé de ressusciter sa carrière solo pour oublier cette période chaotique que traverse le groupe avec un second disque nommé Shiver.
Dix ans plus tôt, Jónsi avait connu la consécration avec son premier disque Go produit par Alex Somers et Peter Katis. De l’eau a coulé sous les ponts et il a privilégié les services du producteur hype du moment qu’est A.G. Cook de PC Music (Charli XCX, Hannah Diamond, GFOTY…) pour un résultat beaucoup plus électronique qu’à l’accoutumée. La rencontre entre la pop cristalline et éthérée du leader de Sigur Ros et l’électronique métallique et expérimentale du producteur se fait plutôt à merveille avec les envolées lyriques de l’introduction nommée « Exhale » ainsi que le morceau-titre on ne peut plus rythmé et « Cannibal » en compagnie de la légendaire Elizabeth Fraser de Cocteau Twins.
Très vite, le duo nous fait traverser de multiples contrées des plus surprenantes avec la production métallique et syncopée de « Wildeye » comptant également sur la participation de Julianna Barwick et de Mary Lattimore et la synthpop discoïde bouillante de « Salt Licorice » en compagnie de la diva scandinave Robyn faisant sortir Jónsi de sa zone de confort. Entre temps, il n’hésite pas à revenir aux sources avec des ballades vaporeuses et féériques à l’image de « Sumarið sem aldrei kom » et de « Kórall » aux inspirations dignes d’Aphex Twin.
En définitive, la paire nous gratifie de moments bouleversants et glitchés tels que « Hold », « Grenade » ainsi que « Grenade Boy » où le falsetto de notre hôte continue de nous frissonner comme jamais. Avec Shiver, Jónsi entame sa mue afin de viser un peu plus les sommets et d’aller de l’avant.
Note: 8/10