Julien Sagot – Sagot

Julien Sagot avait marqué au fer rouge son territoire avec son album Bleu Jane (chroniqué ici) il y a quatre années de cela maintenant. Après avoir fait ses preuves au sein de Karkwa, le musicien québécois continue de fasciner d’album en album et il continue dans cette voie avec son successeur intitulé Sagot.

Avec huit nouveaux titres, Julien Sagot délivre son savoir-faire original tandis que l’on prête systématiquement attention à sa plume poétique et ses arrangements musicaux sans fioritures. S’ouvrant sur un « Sexe au zeppelin » des plus mystiques rappelant quelque peu Arab Strap, le musicien québécois attire toute notre attention avec ses ambiances aussi bien oniriques qu’intrigantes qui se poursuivent avec le lancinant « Cendre et descendre » mi-parlé mi-chanté aux faux airs de Gainsbourg et de Tom Waits et faisant recours aux instruments électroacoustiques. De quoi planter le décor de Sagot d’une façon bien originale.

On n’est pas au bout de nos surprises car Julien Sagot élargit ses horizons quand on s’y attend le moins justement. Cela s’entend sur des incursions jazz de « Serre son parfum » étrangement éthéré en passant par des allures trip-hop de « Morte alitée » sans oublier la plus cérébrale « Toc toc » montrant toute l’ingéniosité du musicien. On appréciera également des compositions denses mais maîtrisées à l’image de « Vérité détournée » où le piano et les cuivres prennent de l’ampleur au fur et à mesure avant d’être libérés par un « Les heures fixes » étrangement dépouillé. Une preuve que le percussionniste de Karkwa n’est jamais avare en idées avec sa sombre poésie et sa musique atmosphérique et mutante qui nous aspire au plus profond.

Note: 8/10