CORPS – CARNIVORE

Il y a quelques années de cela, on s’était pris une sacrée claque en compagnie de CORPS avec la parution de leur premier EP nommé À CORPS (chroniqué ici). Le mystérieux projet vacillait entre synthwave et post-punk dark complètement dérangeant, aliénant mais ô combien addictif qui leur a valu une certaine renommée. Cette année, le voici de retour avec son premier long format du nom de CARNIVORE.

Ici, CORPS ira creuser un peu plus le sillon de sa musique inquiétante et volontairement parasitaire en prenant à contre-pied l’amour sous toutes ses formes. Il y voit une facette plus malsaine à ce sentiment qui, étrangement, génère de la frustration et autres désagréments. C’est du moins ce que l’on entend avec la voix monocorde de notre hôte qui manipule ses mots à bon escient sur des compositions caverneuses telles que « INGÉNUE » qui ouvre le bal mais également « BEAU » et « INFIDÈLES » où l’amour peut être animal, bestial et subversif.

En ce sens, CORPS réussit lorsqu’il réussit à retranscrire chaque étape de cette frustration qui nous abîme à petit feu comme sur « DÉFONCÉ » avec sa poésie bien viscérale. CARNIVORE dévore tout sur son passage avec « HARD » et « ANTICORPS » où aucune lumière ne se pointe à l’horizon, et ce jusqu’aux dernières compositions obscures que sont « CRASH » et « MORT » où il perçoit l’amour tel qu’il l’entend. Sur ce premier disque, l’amour n’est pas toujours ce que l’on croit et CORPS s’en aperçoit sur cette esthétique destroy et rouge sang qui lui sied tant.

Note: 7.5/10